Caitlin Johnstone explique brillamment pourquoi l’élection de Donald Trump au détriment de Kamal Harris ne changera pas grand-chose pour les victimes de cet empire US à l’agonie qui cherche à maintenir son hégémonie dans le feu et dans le sang. (I’A)
Le Parti démocrate a perdu le contrôle de la Maison Blanche et du Sénat. Au moment d’écrire ces lignes, on ne sait toujours pas quel parti dominera la Chambre des représentants. Il s’avère que faire campagne sur la promesse de poursuivre le génocide tout en obtenant le soutien de criminels de guerre comme Dick Cheney n’est pas un bon moyen d’amener les progressistes à voter pour vous.
Il est intéressant de noter que Donald Trump semble avoir conquis l’État du Michigan, où Kamala Harris a été catégoriquement rejetée par l’importante population arabo-américaine de Dearborn. Ces électeurs avaient pourtant voté massivement pour Biden en 2020. En août dernier, Kamala Harris s’était illustrée en faisant taire des manifestants musulmans anti-génocide lors d’un meeting de campagne dans le Michigan, les réprimandant d’un sévère « Je parle ».
Eh bien, qui parle maintenant ?
Soyons clairs, ce n’est pas un résultat heureux. En fait, il n’a pas été possible d’obtenir un résultat satisfaisant. Le monstre génocidaire guerrier sioniste a perdu. Ce qui signifie que l’autre monstre génocidaire sioniste guerrier a gagné.
Donald Trump reste à la solde d’Adelson. On peut donc s’attendre à ce qu’il se montre tout aussi complaisant envers Israël qu’il l’était lors de son premier mandat. De plus, Trump a publiquement admis que durant sa présidence, les ploutocrates sionistes Sheldon et Miriam Adelson ont passé plus de temps à la Maison Blanche « que probablement n’importe qui d’autre » pour lui demander d’accorder des faveurs à Israël. En particulier le déplacement de l’ambassade américaine à Jérusalem ou la reconnaissance des revendications illégitimes d’Israël sur le plateau du Golan. Ce qu’il avait accompli avec empressement.
Trump a terminé sa tournée électorale aux côtés de son ancien directeur de la CIA et secrétaire d’État, Mike Pompeo. Cela devrait suffire à anéantir l’espoir même des partisans les plus naïfs de Trump que la politique étrangère américaine prenne une direction positive en janvier. En tant que directeur de la CIA, Pompeo a mené un complot visant à assassiner Julian Assange. Et il a reconnu avec joie qu’au sein de l’agence, « on a menti, on a triché, on a volé ». Cette odieuse créature des marais est restée dans les bonnes grâces de Trump ces huit dernières années. Il devrait revenir au cabinet de Trump.
S’exprimant lors d’un événement de campagne à Pittsburgh lundi, Pompeo s’est vanté d’être qualifié de « membre le plus fidèle du cabinet de Donald Trump ». Il a même déclaré que lorsque Trump sera réélu, « nous ferons tomber le cercle de feu ; nous soutiendrons nos amis en Israël. Le « cercle de feu » est un terme utilisé par les groupes de réflexion pour désigner l’Iran et les milices opposées à Israël au Liban, en Irak, en Syrie, au Yémen et en Palestine.
Les choses risquent donc de devenir de plus en plus horribles. Mais ils devenaient de plus en plus horribles sous Biden, et ils seraient devenus de plus en plus horribles également sous Harris. Voilà à quoi ressemble un empire mourant, luttant pour conserver le contrôle de la planète, tel un animal acculé. Vous ne devenez pas président des États-Unis si vous n’êtes pas prêt et disposé à faire des choses horribles.
Les démocrates exagèrent à quel point Trump est destructeur par rapport à leurs propres candidats psychopathes assoiffés de sang. Si l’on peut s’attendre à ce que Trump inflige la tyrannie et les mauvais traitements aux Américains, ce ne sera rien comparé à la tyrannie et aux mauvais traitements qu’il infligera aux habitants d’autres pays. Et ce ne sera rien comparé à la tyrannie et aux mauvais traitements que son prédécesseur a infligés aux populations d’autres pays. Tous les cris histrioniques que nous entendons de la part des libéraux américains à propos de Trump ne fonctionnent que dans le cadre d’une vision du monde suprémaciste occidentale qui ne considère pas les victimes du bellicisme américain comme des êtres humains à part entière. De ce point de vue, les atrocités génocidaires sur la terre brûlée semblent moins importantes que les abus relativement mineurs de la politique intérieure américaine.
Abandonnez l’espoir que des changements positifs découleront de ce résultat électoral.
Abandonnez l’espoir que Trump fasse de bonnes choses.
Abandonnez l’espoir que les démocrates tirent des leçons de cette défaite.
Abandonnez l’espoir que les libéraux se rappellent soudainement que le génocide est mauvais et commencent à protester contre le massacre de Gaza soutenu par les États-Unis.
Abandonnez tout espoir dans les résultats des élections américaines, point final.
Les élections américaines ne produisent pas de résultats positifs. Ils ne sont pas conçus pour bénéficier aux êtres humains ordinaires.
Rien ne change pour ceux d’entre nous qui se consacrent à lutter contre les abus de l’empire américain. Le combat sera le même après le 20 janvier que le 19 janvier. Le combat continue.
Source originale : le blog de Caitlin Johnstone
Traduit de l’anglais par GL pour Investig’Action