La gauche le réclame depuis longtemps. La droite, par la voix d’Emile Roger Lombertie, et Guillaume Guérin ne dit plus non. LFI a sauté le pas en lançant une pétition pour accélérer le processus. Le feu semble aujourd’hui au vert pour la gratuité des transports en commun dans la région de Limoges.
Lors d’une réunion publique en mairie, sur le projet de BRT, Guillaume Guérin, pas vraiment favorable à l’idée au départ (“la gratuité n’existe pas. Au final, il y a toujours quelqu’un qui paie”) s’est interrogé. « Il faut se poser les bonnes questions. Il faut penser à l’impact sur les dégâts, au fonctionnement de l’outil, et au coût que cela représente. Je ne suis pas contre aujourd’hui. Encore faut-il que cela soit économiquement supportable. A Montpellier, c’est un fiasco. A Châteauroux, le maire est sobre”, a-t-il déclaré.
En attendant qu’une telle décision soit prise un jour, nous avons interrogé trois collectivités, Montpellier, Châteauroux, Dunkerque, qui ont dit ceci en commun : avoir dit oui à la gratuité.
À Montpellier
Mickaël DelafosseMaire de Montpellier
Le coût
Pour le maire de Montpellier, Mickaël Delafosse, la gratuité des transports était une promesse de campagne en 2020.
« C’est un dossier qui concilie l’enjeu écologique avec le pouvoir d’achat. C’est une mesure écologique positive. » Le premier magistrat, une fois l’élection remportée, a décidé de mettre en œuvre sa promesse par étapes.
«J’ai commencé gratuitement le week-end. Puis en 2021 pour les moins de 18 ans et les plus de 65 ans. Et le 21 décembre 2023 pour les 500 000 habitants de la métropole. Je l’ai fait par étapes car il faut être sérieux avec son budget. »
Cette mesure a coûté 30 millions d’euros à la métropole montpelliéraine. Soit 5% du budget métropolitain.
Comme à Châteauroux, la mesure est financée grâce aux économies liées à la suppression de la billetterie mais aussi par l’indemnité de mobilité (cotisation versée par les entreprises qui emploient au moins 11 salariés).
« Nous l’avons plafonné, à 2 %. Le paiement de mobilité a rapporté environ 130 millions d’euros. » Mais attention à comparer ce qui est comparable. Montpellier compte 500 000 habitants, « un dynamisme démographique et économique très important », poursuit le maire.
Présence
Les résultats sont identiques à ceux de Châteauroux : une hausse de la fréquentation de plus de 28 % avec une baisse du trafic automobile, à Montpellier centre, estimée à 10 %. Selon Mickaël Delafosse, cette mesure est « une réponse aux jeunes qui marchent pour le climat. C’est aussi une mesure qui s’adresse à une France qui se sent souvent délaissée, qui paie des impôts et qui a le sentiment de n’avoir droit à rien. Enfin et surtout, c’est une mesure extrêmement positive qui donne du pouvoir d’achat aux citoyens. »
Le bilan