41 ans après sa condamnation pour deux meurtres avec préméditation qu’il n’a pas commis, Claude Paquin est désormais un homme libre.
La juge Lyne Décarie a prononcé son acquittement au palais de justice de Montréal mercredi matin. L’homme de 81 ans, qui marche avec une canne, n’a pas tardé à remercier le juge. Tu viens de me sortir de l’enfer
a-t-il déclaré.
Le ministère public a annoncé qu’il n’avait aucune preuve à présenter pour étayer les accusations portées contre l’octogénaire, qui a passé 18 ans en prison. Il devait également respecter des conditions strictes depuis sa libération conditionnelle en 2001.
Ce sont des situations que le ministère et tous les procureurs cherchent à éviter
a admis la procureure aux poursuites criminelles et pénales, Maya Gold Gosselin.
Claude Paquin, qui dit vouloir profiter de sa liberté de voyager, a adressé ses premières pensées aux familles des deux victimes. Je veux que les parents sachent que je n’ai jamais participé à cela, jamais directement ou indirectement.
M. Paquin a été libéré sous condition en 2001.
Photo: Radio-Canada / Amélie Desmarais
Ronald Bourgouin et Sylvie Revah, amis de M. Paquin, ont été assassinés dans les Laurentides en 1978. Cinq ans plus tard, en 1983, Claude Paquin a été reconnu coupable d’avoir commandité leurs meurtres. L’accusation s’appuyait alors principalement sur le témoignage de l’informateur Bernard Provençal.
Au cours des quatre dernières décennies, Claude Paquin a toujours clamé son innocence. Finalement, en 2024, avec l’aide des avocats du Projet Innocence Québec, le ministre de la Justice Arif Virani ordonne un nouveau procès. Il a ensuite affirmé avoir des motifs raisonnables de croire qu’il y avait eu une erreur judiciaire dans son affaire.
Dans le cadre d’une demande de contrôle judiciaire, les avocats du Projet Innocence Québec ont réussi à démontrer que l’informateur Provençal s’était parjuré à plusieurs reprises et qu’il avait conspiré avec les policiers pour témoigner en échange de certains avantages.
Claude Paquin entend savourer sa victoire et apprivoiser la liberté avant de penser à la suite. Ils ont changé ma vie, ma vie n’est plus la même
a déclaré l’octogénaire à Radio-Canada, qui n’est pas encore en mesure de dire s’il entreprendra des démarches pour obtenir une compensation.