Le prix du vendredi a été décerné à La chasseroman de Maureen Desmailles aux éditions Thierry Magnier. Cet ouvrage, destiné aux adolescents, reflète la lutte contre la loi de 1949 qui encadre strictement les publications jeunesse, abordant des thématiques délicates et actuelles.
Le Prix du Vendredi, qui récompense la littérature jeunesse, a été décerné ce mardi 5 novembre à La chasseun roman de Maureen Desmailles publié chez Thierry Magnier. Ce premier roman, destiné aux adolescents, met en scène un personnage de 17 ans au sexe indéterminé, qui s’immisce dans la vie de son jeune voisin.
Ce livre fait partie de la collection L’Ardeur, déjà controversée après l’interdiction de vente aux mineurs d’un autre de ses titres, Beaucoup trop petit de Manu Causse. Cette interdiction, prononcée en juillet 2023 en application de la loi de 1949 et de l’avis de la Commission de surveillance et de contrôle des publications jeunesse, est une mesure rare, justifiée en l’occurrence par des scènes de sexe explicites.
Thierry Magnier s’est dit “sans voix” face à “la violence” de cette décision, soulignant que d’autres livres destinés aux adolescents contiennent des scènes tout aussi choquantes. Il a également réclamé une révision de la loi de 1949, qu’il juge inadaptée aux pratiques culturelles des jeunes d’aujourd’hui.
Le Syndicat national de l’édition a soutenu cette approche, remettant en question « la cohérence et l’efficacité » des règles établies il y a plus de 75 ans, bien avant l’avènement des médias modernes qui exposent les jeunes à des contenus variés.
Le prix du vendredi, dans sa version « jury jeunesse pass culture », a également été décerné à Charbon bleuun roman illustré d’Anne Loyer et Gérard Dubois, qui évoque une catastrophe minière.
Avec cette distinction, La chasse de Maureen Desmailles s’impose comme une œuvre phare dans le paysage de la littérature jeunesse, abordant des sujets sensibles rarement explorés. Le Prix du Vendredi réaffirme la nécessité de repenser la législation entourant les œuvres destinées aux adolescents, afin de mieux refléter les réalités et les enjeux culturels d’aujourd’hui.
Avec l’AFP