Netanyahu limoge son ministre de la Défense en pleine guerre – 05/11/2024 à 23:51

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Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu (à gauche) et le ministre de la Défense Yoav Gallant assistent à une conférence de presse à la base militaire de Kirya à Tel Aviv, le 28 octobre 2023. (POOL/Abir SULTAN)

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a limogé mardi son ministre de la Défense Yoav Gallant, après des divergences sur la conduite de la guerre à Gaza, et l’a remplacé par son homologue des Affaires étrangères Israël Katz qui a promis de vaincre les « ennemis » du pays.

Cette annonce surprise intervient en attendant le résultat de l’élection présidentielle aux Etats-Unis, principal allié d’Israël, pays qui lutte sur deux fronts, contre le Hamas palestinien à Gaza et contre le Hezbollah au Liban.

“En pleine guerre, la confiance est plus que jamais requise entre le premier ministre et son ministre de la Défense” mais “ces derniers mois, cette confiance s’est érodée”, a déclaré M. Netanyahu dans une lettre adressée à M. Gallant.

“Des différences significatives sont apparues (…) dans la conduite de la campagne (militaire), accompagnées de déclarations et d’actions qui contredisaient les décisions du gouvernement et du cabinet”, a-t-il ajouté.

Le président israélien Isaac Herzog a mis en garde contre un « bouleversement » dans le pays en guerre depuis plus d’un an et a appelé à la « responsabilité ».

« La dernière chose dont l’État d’Israël a besoin en ce moment, c’est d’un bouleversement et d’une rupture en pleine guerre », a-t-il déclaré sur X.

M. Gallant était pour les États-Unis un « partenaire important sur tous les sujets liés à la défense d’Israël », s’est félicité un porte-parole du département d’État. « Nous continuerons à travailler avec le prochain ministre israélien de la Défense », a-t-il assuré.

M. Netanyahu a choisi le chef de la diplomatie Israel Katz, surnommé le « bulldozer », pour remplacer M. Gallant.

En tant que membre du cabinet de sécurité, M. Katz « combine les qualités de responsabilité et de résolution de problèmes calmes qui sont essentielles pour mener cette campagne », a déclaré le Premier ministre.

“Nous travaillerons ensemble pour mener le ministère de la Défense à la victoire contre l’ennemi et atteindre les objectifs de la guerre : le retour des otages, la destruction du Hamas, la défaite du Hezbollah, l’endiguement de l’agression iranienne et le retour au pays. en sécurité des habitants du nord et du sud (d’Israël)”, a assuré M. Katz sur X.

Gideon Saar, actuel ministre sans portefeuille, succède à M. Katz.

– Inquiétude pour les otages –

M. Gallant s’était imposé comme une figure de proue de la guerre menée par Israël contre le Hezbollah au Liban voisin.

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Des manifestants israéliens bloquent une route à Tel Aviv après le limogeage du ministre israélien de la Défense Yoav Gallant, le 5 novembre 2024 (AFP / Jack GUEZ)

Mais il s’est attiré les foudres des partis ultra-orthodoxes, alliés clés de la coalition du Premier ministre, en ordonnant la conscription de 10 000 hommes issus de cette communauté religieuse qui bénéficiait jusqu’alors d’une exemption en vertu d’une règle établie lors de la création d’Israël en 1948. .

En 2018, la question de leur conscription a créé une crise, précipitant le pays vers plusieurs élections législatives.

M. Netanyahu « a bien fait » de limoger Yoav Gallant, a réagi le ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, d’extrême droite.

M. Gallant a également plaidé pour une trêve avec le Hamas en vue d’obtenir la libération des otages toujours détenus à Gaza depuis l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023 contre Israël, alors que l’objectif martelé par M. Netanyahu est une annihilation de cette formation.

Israël doit assurer le retour des otages détenus en captivité « le plus rapidement possible » et « aussi longtemps qu’ils sont en vie », même au prix d’un « compromis douloureux », a déclaré mardi Yoav Gallant, après avoir été limogé.

« Notre devoir moral et éthique est de ramener (…) les personnes kidnappées par le Hamas. Nous devons le faire le plus rapidement possible et tant qu’ils sont en vie», a-t-il soutenu lors d’un discours télévisé.

« Il est possible de ramener les otages, mais cela implique des compromis douloureux », a-t-il poursuivi.

Des milliers d’Israéliens se sont rassemblés mardi soir à Tel-Aviv pour manifester contre le limogeage de M. Gallant, et pour demander à son successeur Israel Katz de donner la priorité à un accord sur le retour des otages toujours détenus à Gaza.

M. Gallant était “la seule personne normale au sein du gouvernement”, a déclaré à l’AFP Samuel Miller, un enseignant de 54 ans, accusant le gouvernement d’ouvrir “de nouveaux fronts à des guerres injustifiées”.

Le Forum des familles, principale association de proches d’otages, s’est dit « profondément préoccupé » par l’éviction de M. Gallant, appelant M. Katz à « donner la priorité » à un accord pour la libération des captifs à Gaza.

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Israel Katz, alors ministre israélien des Affaires étrangères, le 7 octobre 2024 à Jérusalem (AFP / Ahmad GHARABLI)

Sur 251 personnes enlevées le 7 octobre 2023, 97 restent otages à Gaza, dont 34 déclarées mortes par l’armée.

– « Une question de temps » –

type="image/webp">Bâtiments détruits à Khiam, cible des bombardements israéliens, au sud du Liban, le 5 novembre 2024 (AFP/-)
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Bâtiments détruits à Khiam, cible des bombardements israéliens, au sud du Liban, le 5 novembre 2024 (AFP/-)

Selon l’analyste politique Aviv Bushinsky, ancien chef de cabinet de M. Netanyahu, le licenciement de M. Gallant n’était qu’une « question de temps ». « Peut-être que Netanyahu craint une victoire des démocrates » aux Etats-Unis, ce qui aurait rendu un tel licenciement « plus compliqué ».

M. Netanyahu se sent “réconforté par l’amélioration de sa note dans les sondages”, et “bénéficie également du fait que l’attention du monde est ailleurs” avec l’élection américaine, juge Jonathan Rynhold, directeur du département d’études politiques de l’université Bar Ilan. .

Israël s’est engagé à détruire le Hamas après son attaque du 7 octobre, qui a fait 1.206 morts, pour la plupart des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes, incluant des otages tués ou morts en captivité. .

L’offensive israélienne lancée en représailles à Gaza a fait 43.391 morts, en majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas et provoqué un désastre humanitaire.

Mardi, l’armée israélienne a mené de nouvelles frappes meurtrières sur le territoire palestinien assiégé et au Liban.

Au moins 20 personnes ont été tuées mardi dans une frappe israélienne visant un immeuble résidentiel au sud de Beyrouth, à un moment où les bombardements israéliens ne montrent aucun répit, a annoncé mardi le ministère de la Santé.

type="image/webp">Un enfant palestinien déplacé fuyant avec sa famille Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, marche sur la route principale de Salaheddine, à la périphérie de la ville de Gaza, le 5 novembre 2024 (AFP / Omar AL-QATTAA)
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Un enfant palestinien déplacé fuyant avec sa famille Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, marche sur la route principale de Salaheddine, à la périphérie de la ville de Gaza, le 5 novembre 2024 (AFP / Omar AL-QATTAA)

En soutien au Hamas, le Hezbollah a ouvert un front contre Israël le 8 octobre 2023. Après un an de tirs transfrontaliers, la situation a dégénéré en guerre ouverte en septembre.

Plus de 1.990 personnes ont été tuées à travers le Liban depuis le 23 septembre, selon un décompte de l’AFP jeudi soir à partir de bilans officiels.

 
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