Le dollar était en berne lundi, affecté par une nouvelle contraction de l’activité manufacturière aux Etats-Unis en mai, tandis que le peso mexicain baissait face aux perspectives de changements constitutionnels suite à la victoire au Mexique du candidat de gauche en pouvoir . Vers 19H55 GMT, le billet vert perdait du terrain face à la monnaie unique, qui s’appréciait de 0,45% à 1,0897 dollar pour un euro, son plus haut depuis fin mars.
Le Dollar Index, qui compare le billet vert à un panier de principales devises, a chuté de 0,50% à 104,15 points. Le yen gagne 0,70% face au dollar à 156,21 yens. Aux États-Unis, l’activité dans le secteur manufacturier s’est contractée “plus sévèrement”, et pour le deuxième mois consécutif, note Jason Schenker, analyste chez Prestige Economics. L’indice de la fédération professionnelle ISM affichait 48,7 en mai, là où les économistes prévoyaient 49,5, contre 49,2 en avril. « Le secteur manufacturier n’a pas réussi à retrouver le chemin de l’expansion en mai car l’activité des clients et les niveaux de stocks sont restés faibles »a commenté José Torres, économiste pour Interactive Brokers.
Contenir le fléau du trafic de drogue
« Des prix élevés, des coûts d’emprunt élevés et une disponibilité réduite du crédit entraînent une activité d’achat atone et des stocks plus légers », a-t-il indiqué. Ce signe assombrissant le tableau de l’économie américaine a désavantagé le billet vert car il renforce les paris sur une baisse des taux de la Réserve fédérale (Fed). De son côté, le peso mexicain a chuté au lendemain des résultats de l’élection présidentielle au Mexique, perdant 4,06% face à la monnaie américaine, à 17,68 pesos pour un dollar.
Elue lundi à la tête du pays, la candidate du parti de gauche au pouvoir, Claudia Sheinbaum, scientifique de 61 ans et ancienne maire de Mexico, s’est donné pour mission d’endiguer le fléau du trafic de drogue et des violences faites aux femmes. . « Le peso baisse en réponse aux indications selon lesquelles Claudia Sheinbaum non seulement remporterait l’élection présidentielle, mais qu’elle pourrait également obtenir une majorité qualifiée à la chambre basse et une majorité simple au Sénat, ce que les marchés n’auraient peut-être pas prévu »a commenté Shaun Osborne de la Banque Scotia.
« La question est de savoir si le parti Morena a connu un tel succès qu’il pourrait disposer d’une grande majorité et tenter de poursuivre une politique de réforme constitutionnelle non favorable au marché », ce qui inquiète les investisseurs, note également Chris Turner, analyste chez ING. Le marché attendait également la décision de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), prévue jeudi.
