Google Maps ne fait pas l’unanimité. Andriy Kovalenko, un responsable ukrainien, a récemment accusé le service de cartographie en ligne de publier des images qui exposeraient tous les emplacements des systèmes militaires ukrainiens. Ce qui, si cela était vrai, risquerait de mettre en péril la sécurité des forces armées ukrainiennes dans un contexte marqué par la guerre entre Kiev et Moscou, rapporte Newsweek dans une publication du dimanche 3 novembre.
C’est sur Telegram qu’Andriy Kovalenko, qui dirige la branche désinformation du Conseil national de sécurité et de défense de l’Ukraine, a exprimé ses inquiétudes. Il dit craindre que les forces russes utilisent ces données pour cibler des équipements militaires ukrainiens. Le spécialiste assure que les représentants de Google ont contacté les autorités ukrainiennes et leur ont fait savoir qu’elles travaillaient pour remédier à la situation. Il n’a toutefois pas précisé quels équipements militaires ni quels emplacements stratégiques étaient concernés.
Les experts minimisent l’impact de Google Maps sur la stratégie militaire
Pour tenter d’y voir plus clair, le magazine américain a contacté Andrii Ziuz, ancien directeur général du Conseil national de sécurité et de défense ukrainien et actuel directeur technologique de la société Prevail basée à Londres, et Ivan Stupak, ancien officier du service de sécurité du SBU de Kiev. . Les deux experts militaires relativisent l’impact des images diffusées par Google Maps. Le premier a fait valoir que le contenu fourni par le service de cartographie en ligne n’aurait qu’une portée limitée, car ces photos ne montrent généralement que des objets fixes, tels que des camps d’entraînement et des usines de fabrication. . Le second a ajouté que, parce que « la ligne de front évolue constamment »Google Maps s’avère peu utile en matière de stratégie militaire.
Samedi 2 novembre, le général Oleksandr Syrskyi, cité par Newsweek, expliquait que l’Ukraine parvenait actuellement à contenir “l’un des Offensives russes le plus puissant” depuis le début du conflit en février 2022. Les combats continuent de faire rage, notamment dans l’est du pays, où Moscou a récemment revendiqué la prise de plusieurs localités clés, dont Kurakhivka et Vishnevoye. De telles avancées sont significatives car elles démontrent la stratégie russe visant à consolider ses positions dans des domaines stratégiques. C’est particulièrement le cas autour de Bakhmut, une ville stratégique de Donetsk.
Pas de trêve hivernale pour les combats
Kiev, qui continue de faire face à des défis militaires croissants, se prépare à affronter des combats prolongés. Les analystes estiment que les tensions devraient rester vives tout au long de l’hiver, poursuivent les médias américains. Pour l’heure, les répercussions possibles des images Google Maps sur les opérations militaires ukrainiennes restent à déterminer, mais elles mettent en évidence la difficulté de garder les données secrètes à l’ère du numérique.