Le juge d’instruction de la Cour d’appel a ordonné hier soir l’incarcération de six membres d’une même famille dans les prisons locales d’Asilah et de Tanger. La mère et ses cinq enfants sont accusés d’un crime effroyable : le meurtre du père, dont le corps a été retrouvé littéralement à l’intérieur d’un mur de leur maison.
Selon des sources concordantes, les prévenus ont comparu dimanche soir vers 22h30 devant le parquet de Tanger, puis devant le juge d’instruction, après la fin de l’enquête menée par la police judiciaire de la ville suite à leur arrestation jeudi dernier. Les six accusés sont poursuivis pour tortures physiques ayant entraîné la mort, participation et non-dénonciation à un crime et trafic de drogue.
Comme l’a rapporté précédemment Le360, tout a commencé par une enquête de routine sur un trafic de drogue. Le fils aîné, au casier judiciaire, déjà connu de la police, avait été arrêté avec sa mère et ses frères et sœurs en possession d’une grande quantité de drogue. Au fil des interrogatoires, qui ont duré près de 7 heures, une question simple mais percutante a fait trembler le dossier : «Où est ton père?» Les réponses évasives, voire contradictoires des suspects ont éveillé les soupçons des enquêteurs.
Car il ne s’agissait pas d’un simple cas de disparition. La vérité est bien plus sombre. Selon les premières enquêtes, tout a commencé par des tensions familiales exacerbées par les activités criminelles du fils aîné, impliqué dans le trafic de drogue, et par les prétendues pratiques de sorcellerie de la mère.
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Exaspéré par les agissements des deux hommes, le père était devenu pour eux une menace, puis une cible. Une nuit, la situation dégénère : la mère et le fils aîné s’en prennent violemment au chef de famille, en présence du reste de la petite famille. Ses protestations et ses cris de douleur résonnent dans l’appartement, mais personne ne lui vient en aide.
Une partie du mystère (enfin) résolue…
Le corps de la victime, qui a été torturée et sauvagement assassinée, a été transporté par le fils aîné, avec l’aide de sa mère, dans une voiture, caché parmi les meubles, jusqu’à leur appartement de Tanja Balia, où il a été muré de ciment. C’est ainsi que la victime, un épicier respecté et apprécié de ses voisins, a soudainement disparu, laissant derrière elle une famille apparemment en deuil, dont les explications étaient pourtant de plus en plus confuses.
Pendant six ans, la famille a maintenu une façade de normalité. Aux voisins curieux, ils ont raconté que le père avait quitté le domicile familial, fatigué des activités illicites de son fils. Parfois, ils inventaient même des récits de crimes commis dans son village natal pour justifier son absence prolongée. Les questions persistaient, mais les réponses restaient vagues et insuffisantes pour conjurer les soupçons. Tout a changé lorsque la famille a été arrêtée pour possession de drogue. À suivre…
