L’écrivain franco-algérien a reçu ce lundi le prix Goncourt pour Houris. Un roman sur le sort d’Aube, une jeune femme muette depuis qu’un islamiste lui a tranché la gorge le 31 décembre 1999.
Le Franco-Algérien Kamel Daoud, lauréat lundi du prix Goncourt pour son roman Houris sur la « décennie noire » en Algérie, a rendu hommage à la France, « un pays qui protège les écrivains » et « leur donne la liberté d’écrire ».
“Je sais qu’on aime faire du ‘French bashing’ mais pour moi, ce pays est un pays d’accueil pour les écrivains, pour l’écriture et tout ce qui vient d’ailleurs”, a-t-il déclaré. -a-t-il déclaré depuis le salon Goncourt à Paris.
« Il faut toujours trois choses pour écrire : une table, une chaise et un pays. J’ai les trois”, a-t-il ajouté.
“Je suis très content, c’est cliché, mais il n’y a pas d’autres mots”, a-t-il déclaré. « (Ce prix) a une signification pour mes parents. Pour mes éditeurs. Pour ce pays qui m’accueille. C’est une chose merveilleuse qui se produit.
Premier titre choisi
Sur ‘existe pour dire le vrai merci’.
Kamel Daoud a été choisie par le jury dès le premier tour, récoltant six voix, contre deux pour Hélène Gaudy, une pour Gaël Faye, lauréat du Renaudot, et une pour Sandrine Collette, a annoncé le président de l’Académie Goncourt, l’écrivain Philippe Claudel. .
“L’Académie Goncourt couronne un livre où le lyrisme rivalise avec la tragédie, et qui donne voix aux souffrances liées à une période sombre en Algérie, celle des femmes en particulier”, a salué Philippe Claudel.
“Ce roman montre comment la littérature, dans sa grande liberté d’auscultation du réel, sa densité émotionnelle, trace à côté de l’histoire historique d’un peuple, un autre chemin de la mémoire”, a-t-il encore déclaré.
Ne peut pas être publié en Algérie
Hourisqui dans la foi musulmane désigne les jeunes filles promises au paradis, est un roman sombre sur le sort de l’Aube, une jeune femme muette depuis qu’un islamiste lui a tranché la gorge le 31 décembre 1999.
Choisissant une femme comme narrateur, Kamel Daoud situe l’intrigue d’abord à Oran, la ville où il fut journaliste pendant la « décennie noire », puis dans le désert algérien, d’où l’Aube part pour retourner dans son village.
Il s’agit du troisième roman de Kamel Daoud. Il avait déjà remporté le prix des lecteurs Landerneau en octobre, et ne peut être publié en Algérie, où il tombe sous le coup de la loi qui interdit tout ouvrage évoquant la guerre civile de 1992-2002.