Et si la France construisait d’anciens réacteurs nucléaires plutôt que des EPR ? – .

Et si la France construisait d’anciens réacteurs nucléaires plutôt que des EPR ? – .
Et si la France construisait d’anciens réacteurs nucléaires plutôt que des EPR ? – .

La centrale nucléaire de Saint-Alban / Image : Wikimédia – Waëilla.

« C’est dans les vieilles marmites qu’on fait les meilleures soupes » : le dicton vaut-il aussi pour le nucléaire ? Lors de son audition dans le cadre d’une commission d’enquête sur la production et le prix de l’électricité à l’horizon 2035-2050, Jean-Marc Jancovici a proposé de ne plus construire d’EPR. Selon le très médiatisé polytechnicien, il faudrait construire des générations de réacteurs plus anciennes dont la conception et la construction sont parfaitement maîtrisées. Il est au moins temps d’industrialiser les réacteurs nucléaires de quatrième génération.

Jean-Marc Jancovici devient un habitué des commissions d’enquête ! Après avoir été interrogé l’année dernière lors de la commission d’enquête sur la souveraineté énergétique, il a été cette fois interrogé dans le cadre d’une commission portant sur la production, la consommation et le prix de l’électricité à l’horizon 2035-2050. En livrant sa vision de l’avenir de la production électrique en France et dans le monde, il soulève la question de l’intérêt de construire des réacteurs EPR plutôt que des réacteurs d’ancienne ou de future génération. « Peut-être qu’une des options serait de laisser l’EPR de côté pour le moment et de construire des réacteurs comme ceux actuellement en service ». Selon le scientifique, les réacteurs actuels sont plus simples à construire, tout en respectant l’état de l’art en matière de sûreté grâce à des mises à niveau régulières.

A l’inverse, si les EPR ont été conçus dans un souci de sécurité maximale, leur conception complexe rend leur construction fastidieuse et ralentit leur déploiement. Tous les projets EPR en cours en sont la preuve, augmentant les retards à Flamanville et Hinkley Point. Cependant, toujours selon Jean-Marc Jancovici, l’électrification de nos usages et les objectifs de décarbonation nécessitent d’accélérer le rythme de l’ajout du nucléaire au réseau.

Lire aussi
Voici la carte des 6 futurs réacteurs nucléaires EPR prévus en France

Sauter la troisième génération de réacteurs pour passer directement à la quatrième

En réalité, selon l’ingénieur, l’enjeu pour l’industrie nucléaire française et internationale réside dans le développement le plus rapide possible de réacteurs de quatrième génération. Selon lui, il serait pertinent de mettre en place un programme Voie rapide avec quelques pays concernés pour valider plusieurs conceptions et démarrer la construction de prototypes le plus rapidement possible. Cette solution permettrait, selon le scientifique, de commencer à déployer des réacteurs de ce type d’ici 10 à 20 ans selon les technologies.

Si les réacteurs de quatrième génération suscitent autant d’intérêt, c’est parce qu’ils pourraient fonctionner à l’uranium naturel ou à l’uranium appauvri. Cela permettrait de produire 50 à 100 fois plus d’énergie avec la même quantité de minerai par rapport aux technologies actuelles. Avec cette solution, la France pourrait récupérer jusqu’à 99 % des 250 000 tonnes d’uranium appauvri qu’elle stocke sur son sol, et pourrait ainsi se passer d’extraction d’uranium pendant plusieurs siècles tout en minimisant la quantité de déchets à stocker.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Plusieurs départs à prévoir chez les Sang et Or
NEXT 27 magasins concernés dont 16 braqués