En moins de trois minutes à la radio, quatre marques différentes défendent leurs promotions du moment sur les fruits et légumes, la confiserie ou le linge de maison. Tous vantent évidemment dans leur slogan martelé à longueur de journée le fait d’avoir les produits les moins chers du moment.
Entre décembre 2023 et août 2024, un panier de seize produits alimentaires et d’hygiène effectué dans un supermarché de Tours a révélé une recette en baisse de 2,45% et 5,17% sur un an. Alors que l’inflation s’établirait selon la Banque de France à +2,5% pour l’année 2024, et qu’elle était de +5,7% en 2023 avant une baisse prévue à +1,5% en 2025, les clients des grandes surfaces sont-ils toujours aussi attentifs à la prix des produits ?
« Évidemment, depuis un an, je n’ai pris que la marque privée» confie Mireille à la sortie d’un magasin à Esvres. C’est à cause de l’inflation et même si elle baisse, on reste prudent. » Elle a choisi d’acheter ses fruits et légumes en grande surface, « parce qu’il est difficile d’en trouver moins cher que là-bas, mais la qualité n’est pas toujours au rendez-vous », elle regrette.
«On se passe désormais des produits de marque»
Thomas est un client régulier des supermarchés. « Au début, je ne faisais pas trop attention aux prix. J’ai continué à acheter les produits que je connaissais mais je me suis vite rendu compte que pour un même panier, le prix avait explosé. Alors désormais, je regarde les prix au kilo, au litre, je compare les grandes marques et ceux des distributeurs. Je reporte également l’achat d’un produit s’il peut attendre une promotion qui viendra un peu plus tard. »
Dans un magasin voisin, le chariot poussé par Martine, Lysiane et la jeune Elena est loin de déborder. “Il y a des jours où ce n’est pas trop cher, et d’autres où c’est tellement cherils constatent sans comprendre. Nous nous passons désormais des produits de marque. » Les deux dames disent se rendre dans plusieurs magasins du secteur, à la recherche de prix bas et de réductions.
« Mais nous trouvons toujours quelque chose à faire. Il faut avoir envie de cuisiner et de préparer à manger soi-même. De là, nous sommes en route. C’est moins sûr quand on décide de prendre des choses toutes faites qui sont très chères et pas forcément très bonnes »affirment-ils.
La nourriture reste sacrée
Louise, une jeune maman, a décidé de ne rien changer à ses habitudes alimentaires, malgré la hausse des prix. Les sacrifices ont tendance à être faits sur les loisirs ou les sorties : « Avec les enfants, j’essaie de continuer à acheter des choses de qualité et de varier les recettes. Ils aiment le fromage et la viande coupée. Je regarde toujours les prix car j’ai toujours été prudent, mais ce n’est pas la nourriture qui est le premier problème. »
Suzana est aussi une mère. « Et avec les enfants, les gâteaux, les yaourts et les jus de fruits partent très vite. Il y a six mois, j’ai commencé à prendre des marques distributeurs, pour calculer un peu plus. C’est moins cher et la qualité est la même. Pour le reste, je garde mes habitudes. »
Pour Franck, c’est d’abord la proximité du domicile qui compte dans le choix de la marque : « Et puis, au niveau de ma consommation, j’ai réduit mes achats de viande rouge parce que c’est cher. »