L’OPEP+ prolonge les réductions pour continuer à faire grimper les prix du pétrole

L’OPEP+ prolonge les réductions pour continuer à faire grimper les prix du pétrole
L’OPEP+ prolonge les réductions pour continuer à faire grimper les prix du pétrole

Depuis fin 2022, les 22 membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole ont mis en œuvre une stratégie visant à réduire l’offre pour augmenter les prix.

Les pays de l’OPEP+ ont convenu dimanche de prolonger leurs réductions de production actuelles pour soutenir les prix du pétrole, dans un moment de grande incertitude économique et géopolitique, tout en se préparant à rouvrir le robinet de l’or noir. D’une part, le groupe de 22 membres “prolonger le niveau total de production de pétrole brut (…) du 1er janvier 2025 au 31 décembre 2025”, a indiqué l’alliance dans un communiqué. En revanche, huit de ces pays poursuivront volontairement leurs réductions supplémentaires, certains d’entre eux jusqu’en septembre 2024. “avant d’être progressivement éliminé” et d’autres jusqu’en décembre 2025.

Rareté de l’offre

Les 22 ministres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) dirigée par l’Arabie saoudite et leurs alliés menés par Moscou, qui ont conclu en 2016 un accord appelé OPEP+ pour mieux influencer le marché, se sont réunis dans un format inédit, certains s’étant déplacés à Riyad et autres participants par vidéoconférence. Les réductions à l’échelle de l’alliance s’élèvent à environ deux millions de barils par jour (b/j). En ajoutant plusieurs vagues de réductions volontaires, l’OPEP+ maintient actuellement près de six millions de barils sous terre.

Outre l’Arabie Saoudite, qui fait le plus gros effort, il s’agit de la Russie, de l’Irak, des Émirats arabes unis, du Koweït, du Kazakhstan, de l’Algérie et d’Oman. Cette stratégie, entamée fin 2022 face à la baisse des prix, vise à profiter de la rareté de l’offre pour faire grimper les prix.

Forte discorde

L’OPEP+ a également accepté d’augmenter l’objectif de production des Émirats arabes unis, à hauteur de 300 000 b/j, progressivement de janvier à septembre 2025. Cette augmentation permet à Abu Dhabi de maintenir des réductions de façade, tout en augmentant ses volumes. Après cette rencontre éclair, Giovanni Staunovo, analyste à l’UBS interrogé par l’AFP, s’est félicité «une belle surprise» tandis que les observateurs s’attendaient à une prolongation plus courte et à une bataille de chiffres. Enfin, l’examen des quotas de l’ensemble du groupe est reporté à fin 2025, “ce qui élimine d’éventuelles tensions”.

Cette question suscite régulièrement de vifs désaccords : certains pays détenant d’importantes réserves de production ou d’autres souhaitant simplement pomper davantage hésitent à se passer des lucratives recettes pétrolières. L’Angola a ainsi quitté le navire de l’OPEP fin 2023, mécontent de l’objectif de production qui lui était assigné.

Un environnement jugé “difficile”

Il existe également des inquiétudes quant à l’exactitude des niveaux de production. Selon Mukesh Sahdev, analyste chez Rystad Energy, l’OPEP+ est confrontée à « un défi majeur » : « les barils effectivement mis sur le marché sont probablement supérieurs à ce qui est enregistré », note-t-il. De quoi faire dérailler la stratégie du cartel. D’ici 2025, l’OPEP+ a désormais le défi de rouvrir les vannes sans inonder le marché et provoquer l’effondrement des prix. Un véritable casse-tête, surtout à l’heure où des questions demeurent sur la résilience de la demande mondiale. Depuis la dernière réunion de novembre, le groupe a réussi à maintenir les prix du brut assez stables, autour de 80 dollars le baril pour le Brent de la mer du Nord comme le WTI américain, sans parvenir à les faire décoller.

Si l’OPEP persiste et maintient ses prévisions de demande pour 2024, rapport après rapport, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) est moins optimiste et a revu ses estimations à la baisse. « Contexte inflationniste, perspectives économiques maussades et incertitudes des banques centrales »l’environnement est “difficile”commente Ipek Ozkardeskaya, analyste de marché chez Swissquote Bank, évoquant également la forte concurrence du pétrole américain et les tensions au Moyen-Orient.

 
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