À plusieurs reprises. Mais en premier lieu ! Il y a tout juste un an, du 22 mai au 2 juin 2023, Reda Mansouri et Jonathan Bellue étaient jugés par la cour d’assises du Vaucluse, par contumace. Dès le premier jour de leur procès, le président Roger Arata les a déclarés fugitifs.
Accusés du meurtre de Mehdi Abiddar et de la dissimulation de son corps, ils ont réussi à être relaxés avant l’audience, profitant d’un vice de procédure. Placés sous contrôle judiciaire, ils ne se sont pas présentés à leur procès, arguant que «petitr » à apparaître qui les a motivés.
Car le procès d’il y a un an était unique dans la mesure où il devait réunir deux bandes rivales sur le banc des accusés. D’un côté Reda Mansouri et Jonathan Bellue, le premier nommé étant présenté comme un leader du trafic de stupéfiants de Cavaillon, longtemps à la tête du très lucratif deal point de la ville de Docteur-Ayme.
Et cinq autres individus en face, accusés d’avoir enlevé Réda Mansouri aux côtés de Mehdi Abiddar, en octobre 2018, dans la maison que Réda Mansouri louait à Fontaine-de-Vaucluse.
Ce deuxième groupe avait, selon les enquêteurs de la PJ d’Avignon en charge du dossier, installé un deal point concurrent dans l’autre quartier populaire de Cavaillon à Baticoop-la-Clède et était en conflit direct avec le Docteur-Ayme. Mais l’opération qu’ils avaient montée à Fontaine-de-Vaucluse se serait retournée contre eux, Réda Mansouri parvenant à désarmer Mehdi Abiddar et à le tuer. C’est ce qui lui est reproché dans ce procès.
Présent au moment des faits, Jonathan Bellue a seulement participé à la dissimulation du cadavre de la victime et au nettoyage de la scène du crime.
Un procès qui s’annonce tendu
Il y a un an, le premier procès s’était déroulé dans une atmosphère tendue, les cinq accusés présents et les avocats des deux absents soulignant à tour de rôle les menaces que chacun faisait peser sur les autres. Une ambiance tendue aussi car les cinq »récepteurs« auraient nié presque tous les faits qui leur étaient reprochés. Ils ont fini par être entendus, tous acquittés avec le bénéfice du doute, à l’exception du chef présumé du groupe, Youssef Bouyss, qui a été condamné à 5 ans de détention pour violences avec arme.
Réda Mansouri a en revanche été reconnu coupable de meurtre et condamné à la peine maximale qu’il risquait à l’époque, soit 30 ans de prison, tout comme son complice Jonathan Bellue, qui a écopé de 3 ans.
Un mandat d’arrêt a été émis par le tribunal contre les deux hommes qui se sont finalement rendus, quelques mois après les faits. Emprisonnés, ils ont fini par s’opposer au jugement, autorisé pour les personnes condamnées par contumace.
Et comme il se doit, un nouveau procès a donc été entendu, qui débute ce lundi. Une audience qui s’annonce à nouveau tendue, le principal accusé ayant visiblement toujours peur d’un attentat contre sa vie.
Ses explications sur ce qui s’est passé dans cette célèbre maison de Fontaine-de-Vaucluse sont en tout cas très attendues. Le verdict est attendu vendredi.
Procès prévu du 3 au 7 juin devant la cour d’assises du Vaucluse. Me Lemaire et Pandelon en défense, Me Geiger comme partie civile.
