La Moldavie enquête sur le « transport organisé » d’électeurs russes

(Chisinau) La Moldavie a annoncé dimanche enquêter sur la mise en place présumée par la Russie de « transports organisés » pour permettre aux ressortissants moldaves résidant sur son sol de participer au second tour d’une élection présidentielle cruciale pour l’avenir de l’ex-république soviétique.

“Il existe des indications raisonnables d’un transport organisé des électeurs à la fois à l’étranger et à l’intérieur du pays”, a indiqué la police dans un communiqué.

“Les autorités nationales mènent des enquêtes pour recueillir des preuves sur les vols reliant la Russie à la Biélorussie, à l’Azerbaïdjan et à la Turquie” pour permettre à ses résidents de voter dans les consulats ou ambassades moldaves de ces pays, a-t-elle ajouté. L’objectif est de « préserver l’intégrité du processus électoral et de garantir que chaque vote soit exprimé librement, sans pression ni influence indue ».

La présidente pro-européenne Maia Sandu, qui brigue un second mandat, a continué de mettre en garde contre une ingérence étrangère « sans précédent », notamment à travers l’achat massif de voix qui a entaché le référendum sur l’UE du 20 octobre, selon Chisinau, mais aussi Bruxelles et Washington. .

Le Kremlin a rejeté « catégoriquement » ces allégations « graves ».

Dimanche, le candidat a une nouvelle fois appelé à agir contre les « escrocs » agissant « de manière organisée ».

Son conseiller à la sécurité nationale, Stanislav Secrieru, s’est exprimé sur le réseau social.

Devant les bureaux de vote de la commune de Varnita réservés aux habitants de cette région, de longues files d’attente se sont formées dans l’après-midi, ont constaté des journalistes de l’AFP, sur fond de taux de participation en hausse.

L’agence d’État russe Tass a pour sa part fait état de voyages spontanés de Moldaves, prêts à voler plusieurs heures et à dépenser leurs économies pour pouvoir voter.

Les électeurs interrogés par l’agence de presse officielle Belta affirment qu’ils sont venus en Biélorussie en raison des restrictions de vote en Russie, où seuls deux bureaux de vote sont ouverts.

“Maia Sandu nous empêche de voter normalement, alors nous sommes venus à Minsk”, a déclaré l’un d’eux, Sergueï Rotaru.

Le chef de l’Etat sortant, fervent pro-occidental de 52 ans qui a tourné le dos à Moscou après l’invasion de l’Ukraine voisine, affronte Alexandr Stoianoglo, un ancien procureur soutenu par les socialistes prorusses, lors d’un prochain scrutin serré.

 
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