(Paiporta) Le roi Felipe VI d’Espagne et son épouse, la reine Letizia, sont arrivés dimanche dans le sud-est de l’Espagne, où de nouvelles fortes pluies sont attendues après des inondations sans précédent en début de semaine qui ont déjà fait au moins 217 morts.
SULLEIRO rose
Agence France-Presse
Accompagnés du Premier ministre Pedro Sánchez et du président régional Carlos Mazón, les souverains sont arrivés peu après midi (6 heures du matin, heure de l’Est) à Paiporta, une ville d’environ 25 000 habitants située dans la banlieue de Valence, l’une des plus endeuillées par les intempéries.
Les souverains se sont rendus au centre de crise mis en place par les autorités, où ils ont reçu les dernières informations concernant les opérations de secours, a indiqué la maison royale dans un message sur X. Ils doivent ensuite se rendre à Chiva, une autre ville proche de Valence durement touchée par le drame. .
Leur visite intervient alors que l’Agence météorologique espagnole (AEMET) a émis une nouvelle alerte orange aux fortes pluies dans la région de Valence, où 100 litres d’eau par mètre carré (soit 10 cm) pourraient tomber par endroits. Une alerte rouge – synonyme de danger extrême – a également été déclenchée pour la province d’Almeria, en Andalousie (Sud), en raison d’un risque d’inondation.
Selon le dernier bilan, 217 personnes sont mortes dans les inondations, dont 213 dans la seule région de Valence, trois en Castille-la-Manche, où a été découvert le corps sans vie d’une sexagénaire de Letur, portée disparue mardi. dimanche matin, et un en Andalousie.
À Letur, dans la province d’Albacete, le corps de la femme emportée par les vagues déchaînées a été découvert à 12 kilomètres du lieu de sa disparition, a déclaré le délégué du gouvernement pour la région d’Albacete lors d’une conférence de presse. Castille-La Manche, Pedro Antonio Ruiz Santos.
Parmi les victimes de ces inondations figurent également deux ressortissants chinois, selon l’ambassade de Chine à Madrid. Deux autres ressortissants chinois sont portés disparus.
“Nous cherchons des réponses”
Les autorités s’attendent à une augmentation du bilan. “Il reste encore des rez-de-chaussée ou des garages, sous-sols et parkings inondés à nettoyer et il est prévisible que des morts soient retrouvés dans ces espaces”, a déclaré le ministre des Transports, Oscar Puente, dans un message sur X.
Selon lui, le bilan a relativement peu évolué ces dernières 48 heures car les secours ont d’abord exploré « les zones les plus accessibles », situées « en surface ».
Au Vatican, le pape François a déclaré dimanche « priez pour Valence et les autres personnes en Espagne qui souffrent tant en ce moment ».
Sur le terrain, la population reste confrontée à une situation dramatique, alors que de nombreuses infrastructures de transport et de télécommunications ont été détruites ou mises hors service. Dans de nombreuses communautés, des tas de voitures et des débris boueux jonchent encore les routes.
« Cela fait trois jours que nous nettoyons. Tout est couvert de boue”, a déclaré à l’AFP Helena Danna Daniella, propriétaire d’un bar-restaurant à Chiva.
“C’est comme la fin du monde”, a ajouté cette trentenaire, se disant toujours sous le choc cinq jours après les intempéries. Les personnes prises au piège dans de violentes inondations « demandaient de l’aide et nous ne pouvions rien faire » […] Cela vous rend fou. Nous cherchons des réponses et nous ne les trouvons pas.
Nouvelles arrestations
Face à ce chaos, M. Sánchez a annoncé samedi l’envoi de 5.000 soldats supplémentaires dans la région, portant leur nombre à 7.500, soit le « plus grand déploiement de forces armées jamais réalisé en Espagne en temps de paix », selon ses termes. .
A ces militaires s’ajoutent 5 000 policiers et gardes civils chargés de soutenir leurs 5 000 collègues déjà sur le terrain.
Par ailleurs, 20 nouvelles arrestations ont eu lieu samedi soir pour des faits de vols et pillages, a annoncé la police, portant à une centaine le nombre total de personnes interpellées pour de tels délits depuis mercredi.
“Nous sommes confrontés au défi de nos vies”, a reconnu samedi soir M. Mazón, le président conservateur de la région de Valence, largement critiqué pour le retard pris dans l’envoi par ses services d’un message d’alerte téléphonique aux habitants. Mardi soir.
Dans le centre de Valence, épargné par les intempéries, des milliers d’habitants se sont à nouveau rassemblés dimanche matin avec des pelles et des balais pour se rendre à pied dans les villes voisines pour porter secours aux sinistrés.
Le gouvernement de Valence avait cependant décidé de limiter à 2.000 le nombre de volontaires autorisés à se rendre dans ces localités, afin d’éviter les problèmes de congestion auxquels les autorités ont été confrontées vendredi et samedi.