Enlevé vendredi à l’aube, dans son chalet de Batroun, par un commando des forces navales israéliennes, Imad Fadel Amhaz, ne serait pas membre du Hezbollah, mais aurait des liens avec la formation pro-iranienne, pour le compte de laquelle il transportait des armes par mer de la Syrie au Liban.
Une information qui reste bien entendu à confirmer, puisque l’enquête menée par l’armée libanaise, après l’enlèvement, reste en cours.
L’armée israélienne a confirmé au site d’information américain Axios avoir mené cette opération, précisant que c’est une unité du Shayetet 13 qui a capturé Amhaz, qu’elle a présenté comme étant un « membre de la force navale du Hezbollah ».
Le jeune homme, la trentaine, était en formation à l’Institut des Sciences et Technologies Maritimes (Marsati). Selon Axios, l’armée israélienne aurait déclaré vouloir “l’interroger sur les activités maritimes” du groupe pro-iranien.
Sur le site officiel de l’armée israélienne, Shayetet 13 est présenté comme « une unité commando de la marine, agissant en mer, sur terre et dans les airs dans le cadre d’opérations spéciales et dangereuses. L’unité s’engage dans diverses activités opérationnelles, notamment en infligeant des dommages stratégiques aux infrastructures maritimes ennemies, ainsi qu’en collectant des renseignements de haute qualité sur les opérations ennemies.
L’enlèvement a eu lieu à 4 heures du matin, dans la nuit de vendredi à samedi, mais ce n’est que samedi matin que l’information a fuité, alors qu’un mystère complet entourait toute l’opération. En début d’après-midi, très peu d’informations étaient encore disponibles. Ce n’est qu’en début de soirée que des bribes d’informations complémentaires ont été rapportées par les médias panarabes et américains.
“Un commando naval a enlevé un civil, une enquête est en cours sur les circonstances de l’enlèvement”, a indiqué à l’AFP une Source militaire libanaise, s’exprimant sous couvert d’anonymat. « Nous enquêtons également pour voir s’il s’agit d’une (force) israélienne », a-t-elle déclaré.
S’exprimant sous couvert d’anonymat, un responsable judiciaire a déclaré que l’opération était « à 90 % » l’œuvre d’un « commando israélien ».
Les membres du commando, une vingtaine, sont arrivés à bord de vedettes rapides vers 4 heures du matin dans la nuit de jeudi à vendredi, a indiqué l’Agence nationale d’information (ANI-officiel). Ils se sont dirigés vers un chalet dans un immeuble en bord de mer et ont enlevé un individu, avant de repartir, a poursuivi l’ANI, qui citait des habitants de Batroun, sans dévoiler l’identité de l’homme kidnappé.
Une Source proche du dossier à Batroun a assuré à l’AFP que l’homme kidnappé était en formation à l’Institut des sciences et technologies maritimes (Marsati) et était âgé d’une trentaine d’années. Il résidait dans un logement à l’Institut, à l’entrée nord de Batroun.
Selon des informations relayées sur les réseaux sociaux et reprises par des médias libanais et panarabes, une unité composée de près de 25 militaires aurait débarqué dans cette ville côtière du Nord Liban pour kidnapper Amhaz.
Interrogé sur la question, le ministre sortant des Transports, Ali Hamiyé, n’a ni démenti ni confirmé cette information dans la matinée, alors qu’une vidéo circulait sur les réseaux sociaux, montrant des militaires entraînant avec eux un civil, dans un lieu non précisé. “Nous attendons la confirmation de l’armée et des services de sécurité”, a-t-il déclaré.
Le Hezbollah n’a pas non plus fait de commentaire à ce sujet. Citant des sources de cette formation, Al-Hadath indique que le Hezb ne dispose pas de cadre nommé Imad Fadel Amhaz.
Les médias israéliens ont également repris l’information, citant al-Hadath. Seul le Yediot Aharonot a cité des sources militaires israéliennes. L’armée israélienne n’a pas non plus confirmé l’opération. Contactée par le bureau de l’AFP à Jérusalem, l’armée israélienne a indiqué qu’elle « vérifiait » cette information.
Par ailleurs, la FINUL devait publier dans l’après-midi un communiqué démentant une information rapportée par des médias proches du Hezbollah, selon laquelle la marine allemande, au large des côtes libanaises, aurait aidé le commando israélien. “La FINUL n’a à aucun moment été impliquée dans une affaire d’enlèvement ou toute autre attaque contre la violation libanaise”, a déclaré Candice Ardelle, porte-parole adjointe de la force multinationale. Elle a dénoncé « des rumeurs et des informations trompeuses et infondées qui mettent en danger les forces de maintien de la paix ».