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– « Ce n’est pas normal qu’un commercial parcourt 70 000 kilomètres par an, alors qu’on a 10 fois moins de risques d’avoir un accident quand on roule 1 000 km par mois au lieu de 10 000 ».
Capital : Les accidents de la route restent la première cause de décès au travail. Est-ce inévitable ?
Laurent Petit : Dans toute entreprise, des accidents de la route surviennent inévitablement, c’est statistiquement prouvé depuis les années 1970. La pyramide théorisée à l’époque par Frank Bird montre que, pour 600 cas recensés dans lesquels on se dit « putain, j’ai failli heurter la voiture devant », il y en a 30 autres qui peuvent donner lieu à des accidents provoquant de simples dégâts matériels, 10 qui sont susceptibles d’entraîner des blessures corporelles légères et 1 cas pouvant entraîner un accident grave, voire mortel .
Cette théorie de Bird est liée au fait que la probabilité qu’un accident de la route survienne augmente avec le nombre de kilomètres parcourus. Il n’est pas normal qu’un commercial parcoure 70 000 kilomètres par an, soit près de 6 000 km par mois, alors qu’on a 10 fois moins de risques d’avoir un accident quand on roule 1 000 km par mois au lieu de 10 000.
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En 2022, 3 550 personnes sont décédées lors de trajets professionnels, ce qui représente 13,7 % du nombre total de tués sur les routes en France, selon la Sécurité routière. Comment cette proportion évolue-t-elle ?
Elle évolue dans le bon sens depuis les années 1970 grâce aux nouvelles réglementations mises en place. Ainsi, depuis 2001, l’État impose aux entreprises de produire un document unique d’évaluation des risques professionnels, plus particulièrement du risque routier. Un domaine dans lequel les entreprises ont également des obligations de formation, au risque, sinon, d’être pénalement responsables en cas de décès accidentel de leurs salariés. Le législateur a également imposé des innovations aux constructeurs automobiles, comme les aides à la conduite.
Au-delà des traumatismes psychologiques, quel est le coût des accidents de la route pour les entreprises ?
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Un accident entraînant un arrêt de travail d’une semaine à trois mois coûte 25 000 euros à l’entreprise. Une facture qui grimpe à 93 000 euros pour un arrêt de travail de plus de trois mois et à 612 000 euros en cas de décès. Ce ne sont que des moyennes, les montants peuvent être bien plus élevés. Sans parler, en effet, des dégâts psychologiques chez les collègues du salarié.
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En tant que loueur de véhicules, comment pouvez-vous contribuer à la sécurité routière de leurs collaborateurs ?
Compte tenu de notre activité et de notre appartenance au constructeur automobile BMW, la prévention des risques routiers auprès de ses propres salariés est très ancrée chez Alphabet. L’occasion la plus fréquente de transmettre cette culture de prévention à nos clients – qui sont de grandes entreprises, PME ou TPE dans tous les secteurs d’activité, comme l’énergie, le conseil ou encore le bâtiment – est lorsqu’on nous demande une prestation d’assurance. La meilleure façon de réduire les coûts est d’avoir le moins d’accidents possible…
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Avec notre partenaire Actua Formation, nous proposons donc aux entreprises des formations sous forme de webinaires et en présentiel, sur circuits routiers et simulateurs de conduite, en fonction des risques que nous avons identifiés en fonction de leur secteur d’activité et du profil des utilisateurs de véhicules. Pour les commerciaux par exemple, les entreprises doivent mettre en place des partenariats avec des chaînes hôtelières qui leur permettent de passer la nuit sur leur lieu de rendez-vous au lieu d’être obligés de faire un long trajet en voiture le soir. .
Ils doivent également sensibiliser les cadres supérieurs, extrêmement occupés et numériques, à prendre des pauses toutes les deux heures, en leur expliquant que ces périodes de repos peuvent être l’occasion de consulter leurs e-mails et de passer des appels téléphoniques, au lieu de le faire sur la route. On nous parle régulièrement de cas de salariés qui conduisent 4 à 5 heures d’affilée…
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