L’histoire semble se répéter encore et encore… Comme dans le film Un jour sans finle Chambray Touraine Handball est comme coincé dans une boucle temporelle l’obligeant à revivre encore et encore les mêmes déceptions, tout comme le héros du film revivait le traditionnel « Jour de la marmotte » en Amérique du Nord.
Saison après saison, le CTHB laisse de gros points parmi les équipes soi-disant abordables du championnat. Ce fut encore le cas vendredi soir à Saint-Maur, où les Chambraisiennes ont concédé un nul décevant (24-24), offrant un match loin de leur potentiel.
Sans une Jovana Stoiljkovic retrouvée (8/8 aux tirs), sans l’étau de Yaëlle Morvan sur l’action finale, pour couper une contre-attaque, et sans l’arrêt de dernière seconde d’Emma Perche, la défaite aurait même été là à lanterne rouge de l’année dernière.
“Un manque de concentration et d’engagement”
« J’explique clairement ce résultat par un manque de concentration et d’engagement, comments coach Mathieu Lanfranchi. La première action du match est symptomatique, car on sort immédiatement du plan de jeu et on offre un but tout fait à Stella… »
Depuis son arrivée sur le banc en 2022, ce n’est pas la première fois que le technicien pointe du doigt des consignes qui n’ont pas été respectées. Les causes au cœur des déceptions sont en effet également récurrentes. Le manque d’efficacité dans le duel tireur-gardien est un autre exemple de manque de régularité.
Tout comme le jeu de jet CTHB. « Le point positif, c’est qu’on ne perd pas. Encore une fois, nous avons fait preuve de caractère, indique Mathieu Lanfranchi. On est capables de revenir quand on est menés de quatre buts à un quart d’heure de la fin, mais le problème c’est que cette équipe ne travaille que là-dessus. Aujourd’hui, cela devient problématique, car nous sommes systématiquement en réaction. »
« S’inquiéter ne sert à rien »
Si le diagnostic est posé, une énième fois, comment expliquer ces erreurs récurrentes d’année en année ? « Je ne sais pas, c’est difficile à dire, car ça vient de tout. C’est clairement multifactoriel. Il peut y avoir quinze mille raisons. souligne un sélectionneur qui ne souhaite logiquement pas entrer dans les détails publiquement.
Il n’a pas l’air trop inquiet : « Nous travaillons et réfléchissons à ce que nous devons mettre en place pour évoluer et avancer, mais s’inquiéter ne sert à rien. Comme on dit, la peur n’évite pas le danger. Et puis, j’ai presque envie de dire que c’est mieux quand on a peur, parce qu’on est sur ses gardes. Contre Besançon, on n’a pas eu peur, ce n’est pas le mot, mais il fallait faire un bon match. Résultat : les filles ont beaucoup donné (victoire 27-25). Contre Dijon mercredi prochain, je n’ai aucun doute sur l’engagement des joueurs. Mais honnêtement, c’est embêtant de ne pas pouvoir, face à des équipes qui risquent leur vie pour rester, s’impliquer dès la première action. Vendredi soir, on n’était clairement pas prêts pour ça. »
La fin heureuse arrive-t-elle bientôt ?
Pour résumer, le CTHB monte ou descend au niveau de l’équipe adverse. Au risque de se répéter, la situation semble se répéter inlassablement… Comme dans Un jour sans finDONC.
Dans le film de 1993, le protagoniste finit par sortir de la boucle temporelle, s’offrant une fin heureuse. Chambray serait bien inspiré pour y parvenir. C’est évidemment beaucoup plus facile à écrire qu’à faire ! C’est néanmoins une nécessité, avec un bilan pour l’instant de trois défaites (dont deux contre Brest et Metz, bien sûr), un nul et un succès. Nous sommes convaincus que le staff, les joueurs et les managers feront tout leur possible. Ce club a du talent, de la passion et des ressources. Le déclic viendra certainement.
Sinon, la marmotte non seulement mettra « le chocolat dans le papier d’aluminium », comme dans une célèbre publicité des années 1990, mais elle verrouillera aussi les ambitions chambraisiennes.