Kemi Badenoch, figure anti-woke, prend la tête du parti conservateur fragilisé

Kemi Badenoch, figure anti-woke, prend la tête du parti conservateur fragilisé
Kemi Badenoch, figure anti-woke, prend la tête du parti conservateur fragilisé
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Bloomberg / Bloomberg via Getty Images Kemi Badenoch prend la direction du Parti conservateur. Une photo prise à Birmingham, au Royaume-Uni, le mercredi 2 octobre 2024.

Bloomberg / Bloomberg via Getty Images

Kemi Badenoch prend la direction du Parti conservateur. Une photo prise à Birmingham, au Royaume-Uni, le mercredi 2 octobre 2024.

INTERNATIONAL – Le Parti conservateur britannique a un nouveau chef. Ce samedi 2 novembre, Kemi Badenoch, défenseur d’un retour à « vrai conservatisme » et une politique stricte en matière d’immigration, a été élu nouveau chef du parti. Née au Royaume-Uni de parents d’origine nigériane et élevée dans ce pays africain, elle est devenue la première femme noire à diriger l’un des principaux partis politiques du Royaume-Uni.

Après trois mois de campagne, cette féroce « anti-réveil » qui était considéré comme le favori du vote a été élu avec près de 57% des voix, face à Robert Jenrick, lui aussi positionné à droite du parti. Des élections ont en effet été déclenchées après l’annonce de la démission de l’ancien Premier ministre Rishi Sunak, au lendemain de la défaite électorale historique des conservateurs aux dernières élections législatives du 4 juillet.

« Le moment est venu de dire la vérité, de défendre nos principes, (…) de repenser notre politique et notre façon de penser et de donner à notre parti et à notre pays le nouveau départ qu’ils méritent »» a déclaré Kemi Badenoch devant les responsables du parti juste après l’annonce de sa victoire.

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“Nous avons commis des erreurs”

Cet ingénieur de formation de 44 ans, qui avait déjà tenté, sans succès, de prendre la tête du parti conservateur en 2022, aura désormais fort à faire pour relancer les Tories largement affaiblis après leur débâcle électorale historique du dernier scrutin. élections législatives.

Avec 121 élus, le parti a perdu les deux tiers de ses députés à la Chambre des communes. Les électeurs l’ont sanctionné après 14 ans au pouvoir, marqués par le Brexit, tant pensent que ce n’est pas le succès promis, une politique d’austérité qui a appauvri les services publics et les scandales de l’époque de l’ancien Premier ministre Boris Johnson.

“Il faut reconnaître qu’on a fait des erreurs”» a soutenu Kemi Badenoch samedi. Son prédécesseur Rishi Sunak a appelé les conservateurs à « unissons-nous derrière elle »pour “ combattre le travail » au pouvoir, estimant que ce sera un « chef fantastique ». Boris Johnson a salué son « courage et clarté » et a loué le « le dynamisme nécessaire » qu’elle apporte à la fête.

Mais beaucoup s’interrogent sur sa capacité à unifier et reconstruire un parti très divisé et sur la pertinence du virage à droite qu’elle semble vouloir lui opérer.

Deux batailles : immigration et droits LGBT+

Kemi Badenoch arrive à la tête des Tories avec une réputation de fonceuse au franc-parler, qui fait appel à la base activiste mais s’irrite parfois même dans son propre camp. Durant sa campagne, elle a prôné un retour à « vrai conservatisme »sans trop s’étendre sur son programme politique.

Après des élections législatives marquées par l’arrivée au pouvoir du parti d’extrême droite Reform UK, la campagne a été dominée par le thème de l’immigration. Kemi Badenoch en a fait une de ses priorités, précisant notamment qu’elle « ce n’était pas bon » pour le pays et que « toutes les cultures ne sont pas égales » pour justifier une politique migratoire plus ciblée. Une sortie qui a suscité la polémique, et ce n’est pas la première pour cette personne habituée aux déclarations chocs.

Kemi Badenoch affiche surtout sa position très conservatrice dans le débat sur les guerres culturelles liées notamment aux droits des personnes LGBT+ ou des minorités ethniques. Elle se dit aussi « sceptique » sur l’objectif de neutralité carbone que s’est fixé le Royaume-Uni.

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