A quelques jours de l’élection présidentielle américaine, la visite à Jérusalem des envoyés américains Amos Hochstein et Brett McGurk vise à trouver une solution à la guerre entre Israël et le Hezbollah, le mouvement islamiste libanais. Cependant, Israël poursuit ses actions.
La banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah pro-iranien, a été ciblée par une série de frappes aériennes israéliennes à l’aube vendredi. Si l’armée israélienne avait prévenu les civils en leur demandant d’évacuer certains quartiers, l’Agence nationale libanaise (ANI) a fait état d’au moins 10 frappes.
Selon des images diffusées par l’AFPTV, elles ont provoqué de fortes explosions et d’épais panaches de fumée s’élevaient alors de la zone. “Les raids ont provoqué des destructions massives dans les zones ciblées et des dizaines de bâtiments ont été rasés”, a rapporté l’ANI, faisant également état de départs d’incendies.
Parallèlement, l’armée israélienne poursuit ses raids intensifs sur le sud et l’est du Liban. Jeudi, six secouristes affiliés au Hezbollah et à son allié Amal ont été tués lors de raids israéliens dans le sud du pays, selon les autorités libanaises. Les bombardements ont particulièrement visé les environs de Tyr, au sud, et de Baalbeck, à l’est.
Le « refus » d’Israël d’un cessez-le-feu
“La prolongation, une fois de plus, de l’agression de l’ennemi israélien contre les régions libanaises (…) et le fait qu’il ait une nouvelle fois ciblé la banlieue sud de Beyrouth avec des raids destructeurs, sont autant d’indicateurs” qui confirment son refus de tout efforts déployés pour obtenir un cessez-le-feu», a réagi le Premier ministre libanais Najib Mikati dans un communiqué.
Selon lui, “les déclarations israéliennes et les signaux diplomatiques reçus par le Liban confirment l’obstination d’Israël à rejeter les solutions proposées”. Le président du Parlement libanais, Nabih Berri, a également estimé que “depuis septembre au moins, Israël a raté plus d’une occasion de cessez-le-feu”, selon ses propos rapportés par l’Agence nationale d’information libanaise Ani.
Les deux responsables libanais ont tenu ces propos vendredi en recevant à leur tour le commandant de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), le général Aroldo Lazaro.
Le plan des États-Unis
Selon des médias israéliens citant des sources gouvernementales, le plan préparé par les envoyés américains prévoit un retrait du Hezbollah du sud-Liban, frontalier du nord d’Israël, ainsi que le retrait de l’armée israélienne de cette région dont le contrôle reviendrait à l’armée libanaise. et les soldats de la paix de l’ONU. Le Liban aurait la responsabilité d’empêcher le Hezbollah de se réarmer et Israël conserverait son droit de se défendre conformément au droit international, selon ce document.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a reçu jeudi les émissaires américains, a assuré qu’il « appréciait » le soutien de Washington, tout en refusant de céder aux pressions de son allié et en affirmant qu’une trêve doit avant tout garantir la sécurité d’Israël. « Les armées terroristes ne seront plus à nos frontières. Le Hamas ne contrôlera plus Gaza et le Hezbollah ne s’établira pas à notre frontière nord dans des positions lui permettant d’envahir Israël, a-t-il déclaré.
Israël affirme toujours vouloir neutraliser le Hezbollah au sud du Liban pour permettre le retour des quelque 60 000 habitants du nord de son territoire déplacés par les tirs de roquettes incessants depuis le début de la guerre à Gaza. Jeudi, dans le nord d’Israël, des tirs de roquettes en provenance du Liban ont fait sept morts, selon les autorités locales, dont quatre ouvriers agricoles étrangers à Metoula.
Une trêve à Gaza
Selon les médias israéliens, un cessez-le-feu reste encore possible après que le chef d’état-major israélien, le général Herzi Halevi, ait fait état du « démantèlement total de la chaîne de commandement » du Hezbollah. Le nouveau chef du Hezbollah, Naïm Qassem, s’est dit mercredi prêt à un cessez-le-feu « sous conditions », sans préciser lesquelles.
La visite des émissaires américains vise également, selon Washington, à obtenir des avancées vers une fin du conflit dans la bande de Gaza, où l’armée israélienne concentre principalement son offensive au Nord depuis le 6 octobre, sept frappes aériennes ont ciblé Jabalia, Beit Lahia. et la ville de Gaza jeudi, selon des témoins.
La guerre qui fait rage depuis le 7 octobre 2023 dans la bande de Gaza s’est étendue au Liban, où Israël mène depuis le 23 septembre des frappes aériennes massives contre le Hezbollah. Au moins 1 829 personnes ont été tuées depuis le 23 septembre au Liban, selon un bilan de l’AFP. compter.