Hadja et ses deux enfants y vivent depuis trois ans. Dont deux, avec un trou béant au milieu du plafond du salon. Dans cet immeuble de la rue Tapis-Vert (1er) frappé par un arrêté de sécurité depuis septembre 2023, les poutres qui soutiennent l’étage supérieur (dont l’état est indiqué par ledit arrêté) sont entièrement apparentes. Malgré l’adoption des services municipaux et un bail formel, ni le propriétaire ni la communauté n’ont entrepris de travaux ni envisagé un éventuel relogement. Un beau-frère bricoleur a installé deux étais pour donner un semblant de stabilité à la cavité. La petite famille s’y est presque habituée.
« De gros blocs de pierre sont tombés du plafond »
Jusqu’à la nuit du 9 octobre. A 2 heures du matin, alors que la mère et ses deux enfants dormaient dans la même chambre, c’est cette fois le plafond de la chambre qui s’est effondré à seulement un mètre du lit du plus jeune. “Je me suis levé la nuit pour aller chercher le sirop contre la toux de mon fils lorsque de gros blocs de pierre sont tombés du plafond.Hadja rembobine, toujours choquée. Tout s’est effondré sur la commode juste à côté du lit où dormait mon fils. En quelques centimètres, j’ai perdu mon fils.“
L’intervention des marins-pompiers en pleine nuit a permis de purger la faille et de sécuriser les lieux. Sans apaiser les craintes de la maman. “Les pompiers m’ont expliqué que les pluies récentes s’étaient accumulées à l’étage du dessus et que celui-ci avait fini par céder.confie-t-elle. Maintenant, nous vivons dans la peur. Mon fils est traumatisé et ne veut plus dormir seul… On ne peut pas laisser les gens vivre ainsi. Mes enfants ont 8 et 9 ans et ont besoin d’un minimum de sécurité.“