L’ancien président américain dénonce un procès « truqué »…

Chargé d’enquêter sur le dossier contre Donald Trump, le procureur Alvin Bragg, s’est félicité de la condamnation de toutes les charges retenues contre l’ex-président, soulignant que “le jury a parlé”.

Interrogé sur Fox News, Ted Cruz, sénateur du Texas, a dénoncé à son tour le verdict des jurés du tribunal de New York. « C’est un jour sombre pour l’Amérique. Tout ce procès n’est qu’une mascarade et n’est rien d’autre qu’une persécution politique. La seule raison pour laquelle ils s’en sont pris à Donald Trump, c’est parce que les démocrates sont terrifiés à l’idée qu’il puisse être réélu », a-t-il déclaré.

Selon un sondage CNN/SSRS réalisé en avril, la condamnation de Donald Trump pourrait avoir un impact direct sur l’élection présidentielle de novembre. Dans ce sondage, 76 pour cent des partisans de l’ancien président ont déclaré qu’ils le soutiendraient quoi qu’il arrive. Mais 24% d’entre eux ont expliqué qu’ils « pourraient reconsidérer » leur soutien. Un autre sondage, réalisé en mai par Emerson College, indiquait que 25 pour cent des électeurs estimaient qu’un verdict de culpabilité les rendrait moins susceptibles de voter pour lui.

Les alliés de Donald Trump s’organisent. L’un de ses proches alliés, l’influent militant Charlie Kirk, était visiblement très mécontent du verdict et notamment des procureurs démocrates. « Nous ne sommes pas un mouvement politique sérieux tant que nous ne sommes pas prêts à combattre le feu par le feu », a-t-il écrit sur X, appelant à lutter contre la gauche (les démocrates).

Ancien avocat de Donald Trump, devenu son ennemi juré et témoin clé du procès, Michael Cohen a salué un « jour important » pour l’Etat de droit. « Même si cela a été difficile pour moi et ma famille, la vérité compte toujours. »

La journaliste de MSNBC, Rachel Maddow, a déclaré que le jury « mérite d’être remercié pour ses efforts ». Elle a également prévenu que Donald Trump et ses alliés tenteraient de semer le doute sur le verdict de culpabilité, le qualifiant de test « de l’État de droit dans notre pays ».

Sur les réseaux sociaux, d’anciennes couvertures de magazines refont surface. Impossible de rater celui du magazine New York paru en octobre 2016 à quelques jours des élections. On ne peut pas imaginer la couverture médiatique dans - américaine demain matin.

L’ancien présentateur de Fox News, Tucker Carlson, a déclaré sur X que « la décision du jury a marqué la fin du système judiciaire le plus équitable au monde ».

Il assure également que Donald Trump gagnera quand même les élections « s’il n’est pas tué en premier », concluant son tweet en affirmant que « quiconque défend ce verdict est un danger pour vous et votre famille ». Comme toujours, le journaliste ne se gêne pas.

Selon un leader républicain du Congrès

Donald Trump, reconnu coupable, dénonce un procès « truqué », une « honte »

Le juge du procès de Donald Trump pour paiements cachés à une star du porno lors de la campagne présidentielle de 2016 a remercié les douze jurés d’avoir « accordé à cette affaire l’attention qu’elle méritait ».

“J’ai pu constater à quel point vous étiez impliqué”, leur a déclaré le juge Juan Merchan après que le jury de New York a déclaré l’ancien président américain coupable de toutes les accusations portées contre lui, reconnaissant qu’ils avaient accompli une “tâche stressante et difficile”. ‘. Le juge du procès Trump aux jurés : « vous avez accordé à cette affaire l’attention qu’elle méritait »

Pendant six semaines, les jurés ont plongé dans les coulisses de la campagne présidentielle de 2016, finalement victorieuse mais où la crainte d’un scandale sexuel semblait omniprésente dans le camp Trump. Stormy Daniels a reçu, quelques jours avant l’élection, 130 000 $ pour passer sous silence une relation sexuelle qu’elle affirme avoir eue avec Donald Trump en 2006, alors que celui-ci était encore magnat de l’immobilier et du divertissement et qu’il était déjà marié à sa femme Melania.

Le témoignage de l’ex-actrice a été l’un des points forts des débats. Elle a notamment raconté en détail cette relation sexuelle, selon elle consensuelle mais où le « rapport de force » était « déséquilibré ». Donald Trump nie que cet épisode ait eu lieu.

Les 130 000 dollars ont été versés à l’actrice par l’ancien confident du milliardaire, Michael Cohen, devenu depuis son ennemi juré. Lorsque ces dernières ont été remboursées en 2017, par plusieurs chèques signés par Donald Trump, alors à la Maison Blanche, les dépenses ont été déguisées en « frais juridiques » dans les comptes de la Trump Organization. Pour les procureurs, derrière ces falsifications comptables, « le cœur de (l’)affaire, (était) un complot et une dissimulation » pour remporter l’élection contre Hillary Clinton en 2016.

Le verdict tombe en pleine campagne présidentielle, avec le premier débat entre Donald Trump et Joe Biden le 27 juin et la convention républicaine de Milwaukee (15-18 juillet), où le milliardaire recevra officiellement l’investiture de son parti. Selon plusieurs sondages, une partie des électeurs favorables à Donald Trump pourrait désormais renoncer à voter pour lui. C’est la première fois qu’un ancien président des États-Unis est condamné par la justice pénale.

A cinq mois du scrutin, les conséquences de cette décision sur le scrutin sont difficiles à prévoir, d’autant que le magnat républicain devrait faire appel.

La peine sera fixée ultérieurement par le juge Juan Merchan, que Donald Trump a qualifié de « corrompu » en dehors du tribunal tout au long du procès. En théorie, il risque jusqu’à quatre ans de prison, éventuellement accompagnés d’une amende. Mais le magistrat peut aussi prononcer une peine de prison avec sursis, voire des travaux d’intérêt général.

Après deux jours de délibération, les 12 jurés ont unanimement déclaré Donald Trump coupable d’au moins 26 des 34 délits de falsification de documents comptables, destinés à cacher un paiement de 130 000 dollars à l’actrice porno Stormy Daniels pour éviter un scandale sexuel au tout début. fin de sa campagne présidentielle de 2016.

Ce verdict n’empêche pas le milliardaire républicain de 77 ans d’être candidat à la présidentielle de novembre face au sortant Joe Biden, même en cas de peine de prison.