A l’Institut de Thanatologie Phocéenne, dans le 10e arrondissement de Marseille, de jeunes étudiants sont formés pour soigner les morts et accompagner les familles dans la douloureuse épreuve du deuil.
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Si la Toussaint honore et commémore les morts, on pense rarement à ceux qui les accompagnent jusqu’à leur dernière demeure. Responsable de la préparation et de la présentation du défunt, l’embaumeur joue un rôle essentiel de soutien aux familles endeuillées, en permettant de leur offrir un dernier et digne hommage.
A l’Institut de Thanatologie de Marseille, situé dans le 10ème arrondissement de Marseille, les étudiants apprennent à exercer ce métier pas comme les autres et n’ont pas peur.
Chantal Lafon, directrice des études et embaumeuse, donne des explications devant un élève jouant le rôle du cadavre : «Il faut enlever toute cette raideur, on commence par les doigts puis par les poignets car la rigidité cadavérique se fixe au niveau des articulations« .
Bientôt ces apprentis embaumeurs sera pratiqué sur des corps réels : «Vous passez la manche du vêtement jusqu’au bout, vous levez le bras, vous faites glisser la manche jusqu’au bout. Avant tout, le respect du corps doit être pris en considération.», explique Chantal Lafon devant des élèves attentifs.
Le professeur ne compte pas plus ses années à veiller sur les défunts avant leurs funérailles, mission principale de l’embaumeur : «Parfois, il faut faire une petite retouche de maquillage et vérifier que la carrosserie ne se détériore pas« .
Soutenir les morts et leurs familles n’est pas une chose facile : «Vous arrivez devant des personnes en deuil depuis trois-quatre jours et vous sentez que la tension est très forte, car personne ne veut voir partir le défunt.», rapporte-t-elle.
Concentrée, Tiphaine observe les gestes du professeur. Pour cet étudiant, le la thanatopraxie est une vocation depuis l’enfance : «Les seules personnes qui sont remerciées à la fin de l’enterrement sont celles qui se sont occupées de la cérémonie. J’ai toujours été touché par cela et en grandissant, j’ai appris tout le côté communication, aide à la personne et accompagnement du deuil de ce métier.
Certains étudiants ont découvert ce métier après la perte d’un proche. En moyenne, cet institut forme une soixantaine d’étudiants par an aux métiers du funéraire. Entre théorie et pratique, deux années seront nécessaires à ces étudiants pour consacrer toute leur vie à la mort.