Cinq lecteurs discutent du conflit entre Israël, le Hamas et le Hezbollah

Cinq lecteurs discutent du conflit entre Israël, le Hamas et le Hezbollah
Cinq lecteurs discutent du conflit entre Israël, le Hamas et le Hezbollah

Sylvestre Gilloire, from Poitiers (Vienna) : « Les échanges entre la communauté juive et les défenseurs de la cause palestinienne sont malheureusement quasiment impossibles. Toutefois, l’écoute mutuelle des deux parties devrait permettre de déblayer le terrain pour rendre le conflit « résoluble ».

« Je pense qu’il s’agit effectivement d’une attitude raisonnable lorsque Lenny Cypel, président de la communauté juive de Poitiers, affirme la position suivante, sans doute largement partagée : « Au niveau international, il devrait y avoir un État pour la Palestine, mais contrôlé et non armé. » Malheureusement, il n’a pas compris que la revendication explicite et justifiée des Palestiniens est d’avoir un pays et un État qui leur sont propres ; où ils pourront enfin bénéficier de la liberté, hors de tout contrôle étranger, et avoir l’usage exclusif de leurs armes.

« C’est ce qu’on appelle « le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ». Cela ne peut être contesté et doit donc donner lieu à un débat partout, même autour d’une table de discussion sur la situation actuelle, même sous des bombes destructrices et meurtrières. »

Rappels historiques

Marc Magnam, de Saint-Benoît (Vienne) : « Dans Dialogue du 10 octobre, un lecteur ose courageusement pointer du doigt le comportement de M. Netanyahu. Car à l’heure actuelle, critiquer le comportement de l’État d’Israël équivaut presque à un acte antisémite.

« Il est évident que le fait de lier automatiquement « Palestinien » et « terroriste » est partial. Et d’un autre côté, sur notre territoire, manifester derrière un drapeau palestinien est mal vu, parfois interdit, et serait presque considéré comme un crime sous prétexte que nous défendons des terroristes.

« Nous devons revenir sur l’histoire de la Palestine pour comprendre que la violence n’est pas l’apanage des groupes musulmans. Des formations armées de juifs radicaux, le 22 juillet 1946, détruisirent à l’explosif l’aile sud de l’hôtel King David à Jérusalem, siège du secrétariat du gouvernement britannique de Palestine (91 morts, 45 blessés, principalement des civils). Le 17 septembre 1948, à Jérusalem, un commando assassine le colonel français Sérot, chef des observateurs militaires de l’ONU, et le comte Folke Bernadotte, médiateur des Nations Unies pour la Palestine, alors qu’ils entraient dans Jérusalem. En 1982, les troupes israéliennes envahissent le Liban et atteignent Beyrouth où elles retrouvent leurs alliés miliciens chrétiens, les « Phalanges », dont les sentiments anti-palestiniens sont connus.

« Ces rappels historiques nous invitent à être modérés dans notre jugement. L’histoire nous rappelle aussi que si nous en sommes là, c’est parce que l’ONU a échoué dans sa mission depuis 1948, n’ayant pas réussi à faire appliquer les nombreuses résolutions adoptées par ses membres. La communauté internationale donne hypocritement conscience à sa conscience en « condamnant fermement », « appelant à la retenue », « montrer de l’émotion et de l’indignation » tout en livrant des armes et des munitions utilisées sans retenue, comme en témoignent le degré de destruction et le bilan des victimes civiles.

« Les événements du 7 octobre 2023, évidemment vigoureusement condamnables, ne sont qu’un des actes du conflit israélo-palestinien, et malheureusement certainement pas le dernier. Que la communauté internationale continue de soutenir l’action en cours ou qu’elle se contente de l’observer. »

Souffrance des gens

Jackie M., from Loir-et-Cher: « Je suis d’autant plus attristé de constater que, dans le monde, aucun chef d’État ou dirigeant politique n’a jusqu’à présent tiré les leçons des erreurs commises dans le passé. Les cicatrices de l’histoire sont encore là pour nous les rappeler, mais elles ont été balayées au fil des siècles. Alors on cultive inlassablement les mêmes ressentiments, on diffuse sans relâche les mêmes haines, on fomente intrinsèquement les mêmes vengeances.

« Nous savons tous que la barbarie terroriste ou guerrière se pratique aussi ailleurs, où des gens sont systématiquement muselés, martyrisés, assassinés parce qu’ils osent exprimer des opinions contraires, parce qu’ils tentent d’exister, de survivre et d’exprimer leur désir de reconnaissance, parce qu’ils simplement je veux vivre en liberté. Partout dans le monde, des gens souffrent et meurent à petit feu, dans le plus grand silence et indifférence, sans que personne ne s’indigne !

« Alors, je pense à l’horrible pogrom perpétré en Israël, mais je pense aussi à toutes les autres communautés du monde qui ont été privées de leur liberté d’expression et empêchées d’exister et de vivre, depuis la nuit et pendant des siècles. … »

Terres et génocide

Bernard P., from Tours (Indre-et-Loire): « Les bonnes âmes qui réclament, à tort ou à raison, la restitution aux populations arabes des terres palestiniennes concédées par l’ONU en 1947 pour créer l’État d’Israël, devraient aussi exiger que la Turquie restitue aux Grecs et aux Arméniens l’Asie Mineure et le Caucase. les terres et les biens dont ils furent spoliés en 1923-1924, après le massacre d’un million et demi de personnes, un génocide officiellement reconnu par la . C’est vrai qu’il y a, entre les deux événements, une vingtaine d’années, le temps de l’oubli. »

Cibler les terroristes

Tanguy Lechat, from Joué-lès-Tours (Indre-et-Loire): « Je suis d’accord avec les deux lecteurs qui, en juillet dernier, refusaient d’utiliser le terme » génocide” pour qualifier ce que fait Israël dans la bande de Gaza. Il y a une guerre qui fait rage et, comme dans toutes les guerres, il y a malheureusement des pertes collatérales. Mais rien ne permet d’affirmer que ce qui s’y passe ressemble à un génocide, au sens où il faut entendre ce terme. Depuis le début du conflit, les autorités israéliennes ont répété à plusieurs reprises que leurs représailles visaient les terroristes du Hamas et non les Palestiniens.

« On peut penser ce qu’on veut de la situation à Gaza, on peut déplorer le sort des populations, mais on ne peut pas dire ce qui ne l’est pas. Enfin, il ne faut pas oublier qu’Israël est un État souverain et qu’en tant que tel, il a le droit inaliénable de se défendre lorsqu’il est attaqué. »

 
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