(Kiev) Trois personnes, dont deux mineurs, ont été tuées et une trentaine d’autres blessées par un bombardement russe mercredi sur un immeuble résidentiel à Kharkiv, une grande ville du nord-est de l’Ukraine, selon un nouveau bilan publié jeudi par les autorités ukrainiennes.
Publié à 7h48
Mis à jour à 13h07
Le bilan “s’élève à trois morts” alors que les sauveteurs ont retiré jeudi les corps d’un homme et d’un garçon de 15 ans des décombres, a indiqué le bureau du procureur général.
La troisième victime est un enfant de 12 ans, a déclaré plus tôt le gouverneur régional Oleg Synegoubov.
“Trente-cinq autres personnes ont été blessées dans cette attaque”, selon le parquet.
Une bombe aérienne guidée, arme puissante largement utilisée par la Russie, a touché mercredi soir un immeuble à Kharkiv, la deuxième ville d’Ukraine, a expliqué le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
Le travail des sauveteurs a été compliqué par une « menace d’effondrement » du bâtiment, en raison des dommages causés par la bombe aérienne, selon Oleg Synegubov.
Le maire de Kharkiv, Igor Terekhov, a précisé que l’attaque aérienne avait détruit plusieurs étages.
Dans des vidéos circulant en ligne, un trou béant était visible sur la façade d’un immeuble de grande hauteur.
D’autres images, publiées par la police nationale, montrent un amas de débris mêlant gravats de murs, métaux, vêtements et meubles, sur les lieux de l’attaque.
Kharkiv, située à moins de 30 kilomètres de la frontière avec la Russie, dans le nord-est de l’Ukraine, est très régulièrement la cible de tirs russes.
Zelensky critique les réactions occidentales
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a critiqué la réaction « nulle » de l’Occident à l’arrivée des troupes nord-coréennes en Russie pour combattre l’Ukraine, dans un entretien aux médias sud-coréens publié jeudi par son bureau.
Kiev et ses partenaires occidentaux accusent Pyongyang d’avoir envoyé quelque 10 000 soldats en Russie pour s’engager contre l’Ukraine, dénonçant une « escalade » et une « internationalisation » du conflit.
“Je pense que la réaction sur ce sujet est nulle, elle a été nulle”, a déclaré M. Zelensky à propos de ses partenaires dans cet entretien à la chaîne sud-coréenne KBS, dans lequel il s’est également dit “surpris par le silence de la Chine” sur ce déploiement.
Lors de cet entretien, le président ukrainien a estimé que le président Vladimir Poutine « teste la réaction de l’Occident, la réaction de l’OTAN et la réaction de la Corée du Sud » en engageant ce premier groupe de soldats nord-coréens sur le front ukrainien.
Et si la réaction occidentale reste inexistante, « alors le nombre de troupes nord-coréennes à nos frontières augmentera ».
Il a comparé la réponse occidentale à l’arrivée de ces soldats à celle qui a suivi “l’occupation de la Crimée”, péninsule ukrainienne annexée par Moscou en 2014, après laquelle il n’y avait pas eu de “mesures fortes” de l’Occident, selon lui.
La Russie revendique la capture d’un village du sud du Donbass
L’armée russe, dont la progression dans l’est de l’Ukraine s’est accélérée en octobre, a revendiqué jeudi la prise d’un nouveau village dans le Donbass, une zone que le président Vladimir Poutine considère comme sa « priorité ».
Le ministère russe de la Défense a annoncé dans un communiqué que ses troupes avaient « libéré » le village de Yasna Polyana, situé dans la région de Donetsk qui fait partie du Donbass.
Iasna Polyana est située à une vingtaine de kilomètres au nord-ouest de la ville de Vougledar, tombée récemment aux mains de l’armée russe.
Une autre ville, Kourakhové, se trouve à peu près à la même distance. Les forces russes sont désormais à ses portes et avancent au nord, à l’est et au sud de cette ville industrielle.
L’armée russe a avancé de 478 km² en territoire ukrainien depuis début octobre, soit son plus grand gain territorial sur un mois depuis mars 2022 et les premières semaines de la guerre, selon une analyse de l’AFP lundi. basé sur les données de l’Institut américain pour l’étude de la guerre (ISW).
Les deux tiers de ces avancées russes, soit 324 km2ont été menées dans la région de Donetsk.
Les experts constatent une accélération de l’avancée russe, sans toutefois un véritable effondrement.
Toutefois, les forces ukrainiennes sont en difficulté, moins nombreuses et moins bien armées que les soldats russes.
Les craintes se concentrent particulièrement autour de la ville de Pokrovsk, plaque tournante logistique de l’armée ukrainienne dans la région de Donetsk. Les troupes russes se trouvent à environ 6 km de ce centre urbain.
Le futur déploiement de troupes nord-coréennes pour soutenir l’effort de guerre russe, annoncé par l’Ukraine et les Occidentaux, renforce les inquiétudes.
Selon Washington et Séoul, quelque 10 000 soldats nord-coréens se trouvent en Russie.
L’ambassadeur de Russie à l’ONU, Vassili Nebenzia, a balayé mercredi de “simples affirmations” sans “preuves convaincantes”.
Le président Vladimir Poutine ne l’a pas démenti lorsqu’il a été interrogé à ce sujet la semaine dernière.
Le commandant en chef de l’armée ukrainienne, Oleksandr Syrsky, a déclaré jeudi avoir évoqué les « combats intenses » lors d’une conversation téléphonique avec le général américain Christopher Cavoli.
“L’ennemi, utilisant sa supériorité numérique en personnel et en équipement, poursuit ses opérations d’assaut intensives dans plusieurs zones”, a-t-il ajouté, plaidant pour un soutien militaire américain accru.