On entend parfois dire qu’il faut dix ans pour devenir célèbre du jour au lendemain.
A Carbonne, le processus de maturation n’a peut-être pas été aussi long. Mais une chose est sûre : avant de cartonner il y a quelques mois avec Imaginerhit de l’été qui dépasse désormais les 105 millions de streams sur Spotify et occupe la première place du Top Singles en France depuis sept semaines, Pierrot Onofrio Carbonne s’en était bien tiré.
L’ascension continue
D’abord très intéressé par le hip-hop et la plume de Diam’s, repéré lors d’un « Planète Rap » sur la radio Skyrock, invité en première partie de Youssoupha, Lorenzo et Dosseh, le natif de Montpellier a progressivement amené sa musique vers un registre plus pop. Après la période Covid, il passe à la vitesse supérieure en présentant deux EP (Et l’aube et Sous l’averse).
Boostée par les réseaux sociaux, et notamment TikTok, la chanteuse d’origine espagnole, élevée par des parents qui jonglaient entre le piano, la guitare ou l’accordéon lors des fêtes de famille, Carbonne ne compte décidément pas s’arrêter en si bon chemin.
Nominé dans la catégorie « Révélation francophone de l’année » aux NRJ Music Awards, il concourra pour le trophée face à Helena, Jeck, Jungeli et Pierre Garnier, le 1er novembre au Palais des Festivals de Cannes (en direct sur TF1 et NRJ à partir de 21h10).
Bienvenue à Miami
Trois semaines plus tard, on pourra l’écouter au Frigo 16, à Nice. La salle du 109, tiers-lieu culturel installé dans les anciens abattoirs de Nice, est loin d’avoir la capacité d’un Zénith. Et cela convient très bien à l’artiste de 27 ans.
“C’est vraiment mon envie de faire une tournée au plus près des gens, de les emmener dans mon univers et de leur faire se souvenir de cette soirée”, nous explique-t-il au téléphone depuis Miami.
Le temps des vacances est-il venu ? Manqué. « Avec Rodolphe Babignan, mon guitariste, et NiD, qui est compositeur, nous sommes allés en Floride pour faire du son, faire des séances avec des artistes basés là-bas, juste pour chercher de l’inspiration, d’autres sons. Nous, je ne sais pas ce que ça va être, mais c’est positif de travailler comme ça.
« Par nous-mêmes », la vie après le coup
Tout en poursuivant ses expérimentations, Carbonne donne déjà l’impression d’avoir défini ses envies.
«Je veux mélanger des éléments acoustiques comme le cajon [un instrument péruvien dont le son se rapproche d’une caisse claire, ndlr] guitare, tu vois la guitare, palmas [des claquements de mains typiques du flamenco, ndlr] avec plus d’éléments électroniques produits en studio. Et surtout, je veux faire une musique dont je pourrai être fier dans dix ans. Pour cela, je dois être le plus authentique possible.
Ces orientations sont clairement visibles sur « Par nous-mêmes », son troisième EP sorti en juillet dernier en version numérique, bientôt disponible en CD et vinyle, avec quelques bonus tracks inédits. Sans hésiter, après le raz-de-marée provoqué par « Imagine », Carbonne a souhaité poursuivre ce projet.
« Au moins 90 % des gens qui m’écoutent m’ont découvert avec ce morceau, c’est sûr. Mais je voulais aussi qu’ils comprennent que je ne l’avais pas sorti comme ça, sur une note folle. a une vraie crevette »affirms the Héraultais.
« Pas seulement un phénomène de médias sociaux »
Si ses chansons donnent envie de s’installer dans un transat et de regarder les vagues danser, on peut dire que le quotidien de Carbonne évolue à un autre rythme ces derniers temps.
« C’est vrai, tout s’enchaîne, ça va vite. Ce qui est cool, c’est de pouvoir partir en tournée. C’était un de mes rêves. Là, on a vu que le rendez-vous à La Cigale [le 12 avril 2025, à Paris, ndlr] est déjà terminé. Cela prouve qu’il se passe vraiment quelque chose, que nous ne sommes pas qu’un phénomène de réseaux sociaux. Et puis c’est agréable d’en arriver là avec un noyau dur qui m’accompagne depuis le début. On a commencé par faire des séances en studio dans une cave et on a fini par rapporter un single de diamant… »
Le « By Ourselves Tour », qui se terminera à La Cigale, comprend une quinzaine de dates à travers la France, mais aussi cinq incursions à l’étranger, entre la Suisse, la Belgique, l’Angleterre, les Bas et l’Espagne. «J’aimerais développer ma musique à l’international», explains Carbonne. “Et ça se fera au ressenti, mais c’est vrai qu’en étant à Miami, j’avais très envie de glisser quelques phrases en espagnol.”
>> Carbonne en concert le vendredi 22 novembre à 20h au Frigo 16 à Nice. 20 euros. Informations : panda-events.com
Bien soutenu par les Toulousains Bigflo et Oli
Comme Bigflo et Oli, mais dans un autre registre, Carbonne a le potentiel de séduire le plus grand nombre. “Je ne fais pas ça pour plaire à tout le monde, mais c’est vrai que leur parcours est très inspirant »note l’intéressé.
L’année dernière, il s’est imposé parmi 3 000 candidats d’Occitanie et a remporté le tremplin du Festival de la Rose. Le Montpelliérain avait ainsi décroché le droit de se produire dans le festival créé par les deux frères.
En juin dernier, leurs chemins se sont à nouveau croisés, grâce à une invitation de Bigflo et Oli. Les rappeurs avaient demandé à Carbonne d’ouvrir pour eux sur deux soirées au Stade toulousain, devant à chaque fois 30 000 spectateurs. Mémorable, bien sûr.
«J’ai passé un très bon moment sur scène. C’était la première fois que je jouais avec les oreilles [les ears monitors sont des oreillettes servant à avoir un retour audio en concert, ndlr]. C’était spécial, parce que je n’entendais presque pas le public. Mais quand j’ai levé les mains en l’air, tout le monde a réagi pleinement et j’ai vu des visages très expressifs. »