Les huîtres de Laurent Moreau sont connues dans les environs. Et pour cause : l’ostréiculteur cherche sans cesse à perfectionner sa production. Il vient également de remporter le prix régional de la Dynamique Agricole, décerné par la Banque Populaire et qui «récompense les initiatives portées par les agriculteurs pour leur créativité, leur savoir-faire, leur capacité d’adaptation et leur volonté», comme le présente la banque. C’est elle qui a contacté Laurent : «J’ai eu un bon chiffre d’affaires l’année dernière, alors ils m’ont présenté et j’ai terminé premier. L’année prochaine, peut-être qu’ils m’inscriront au concours national.»
Installé à son compte depuis 2014, son père ayant créé l’entreprise familiale en 1981, Laurent Moreau possède aujourd’hui six parcs à l’Anse de Carteau. Chaque parc mesure 15 m de large et 50 m de long, et contient 1 800 cordes, 180 huîtres étant attachées à chacune d’elles. Cela fait quelques obus. “Ici, nous produisons 60 à 80 tonnes d’huîtres par an», résume l’ostréiculteur. Mais Laurent Moreau aime l’innovation. Pour sa réalisation, il s’est inspiré de l’idée de Florent Tarbouriech, ostréiculteur de l’étang de Thau, qui simule le mouvement des marées sur ses bancs.
L’huître de Camargue (marque déposée par Laurent) est la première huître de pleine mer (c’est-à-dire du littoral méditerranéen) à faire de même. Un système hydraulique permet de sortir les coquillages (sur cinq des six parcs) de l’eau, et d’y remettre au bout de 24 ou 48 heures. A l’air libre, la coque durcit. Dans l’eau, l’huître, affamée après ce traitement au soleil, développe sa chair. “Nous avons commencé la construction du premier parc en 2017se souvient l’ostréiculteur. Et pendant le Covid, comme on ne vendait pas, on jetait même les huîtres, on a généralisé le procédé.»