Le réseau de crèches privées a annoncé à ses salariés qu’ils ne recevront un acompte de leur salaire qu’en octobre, et le solde la semaine prochaine.
Epinglé par le livre choc de Victor Castanet, « Les Ogres », qui dénonçait les maltraitances dans les crèches privées, le groupe People & Baby s’est retrouvé en grande difficulté financière.
Selon les informations de BFMTV, le réseau de crèches est confronté à d’importants problèmes de trésorerie, au point que plusieurs fournisseurs ne sont plus payés. Des huissiers ont également été dépêchés ces derniers jours dans des crèches pour factures impayées.
De leur côté, les salariés ont appris par un mail de la direction qu’ils ne recevront pas l’intégralité de leur salaire d’octobre. Ils devraient d’abord recevoir une caution de 350 euros le 31 octobre, et le solde la semaine prochaine, selon le mail de la direction que nous avons pu consulter.
Des « mesures exceptionnelles » que les dirigeants justifient donc par les difficultés de trésorerie, elles-mêmes liées aux « nombreuses manœuvres et actions en justice de Christophe Durieux », patron fondateur de People and Baby arrivé en avril dernier.
Les crèches privées en pleine tourmente : de quoi leur est-on reproché ?
« Garantie du paiement des salaires »
Le syndicat national des professionnels de la petite enfance (SNPPE) est mobilisé et demande notamment la « mise en place d’un droit d’alerte économique par le Comité social et économique (CSE) de Personnes & Bébé, afin de vérifier la situation financière de l’entreprise et les mesures mises en place pour garantir le paiement des salaires.
Il demande également « des informations à l’Inspection du travail, pour assurer un contrôle et le cas échéant des sanctions en cas de non-respect des obligations légales » en matière de paiement des salaires et évoque « la possibilité d’un recours devant les prud’hommes pour les salariés, en afin d’obtenir le paiement intégral de leur salaire, si la situation devait perdurer.
Dans son livre « Les Ogres », Victor Castanet a dénoncé les dérives de la part de certains groupements de crèches privées qui représentent un quart des crèches en France. A l’AFP, il a évoqué des politiques d'”optimisation des coûts, une dynamique du low-cost, qui ont des impacts néfastes sur l’ensemble du secteur” ainsi que des cas de maltraitance dans certains établissements comme “des coups, des griffures, des punitions dans le noir, des humiliations, privation de nourriture. »
Contacté, People & Baby évoque des « tensions de trésorerie » et une « situation ponctuelle », assurant que les salaires seront bien versés.
Philippe Boillot avec Paul Louis