Après presque trois années de guerre, le nombre de déserteurs dans l’armée ukrainienne augmente fortement. Selon les données du Bureau du Procureur général, 51 000 soldats ont abandonné leurs unités entre janvier et septembre. C’est le double de celui de l’ensemble de 2023. » C’est un problème qui a déjà dépassé les 100 000 personnes depuis février 2022» déclare l’écrivain et vétéran ukrainien Stanislav Asseyev au journal Le Monde. Nous avons une énorme armée de déserteurs qui parcourent le pays. » Il manque cependant une donnée importante pour mesurer le phénomène : le nombre de soldats déserteurs qui sont finalement revenus. Depuis cet été, la loi autorise l’exonération de toute responsabilité pénale des déserteurs, à condition qu’ils reprennent volontairement du service, poursuit Le Monde.
Les raisons de ce moral en baisse sont multiples : la guerre s’éternise, les munitions se font rares, les aides occidentales se font rares, la stratégie du haut commandement est discutable… Et l’armée russe avance partout : 478 km² en octobre, un record depuis mars 2022. Les pertes ukrainiennes sont également nombreuses. En septembre, une estimation confidentielle ukrainienne évaluait le nombre de soldats ukrainiens morts au 22 février 2022 à « 80 000 » et celui des blessés à « 400 000 ».
Un Ukrainien sur six peut être mobilisé
Pour remédier à ce problème, le gouvernement ukrainien a abaissé l’âge de mobilisation pour rejoindre l’armée en avril, le faisant passer de 27 à 25 ans. Aujourd’hui, un Ukrainien sur six pourrait être mobilisé. Mais les nouveaux conscrits ne sont pas encore arrivés. ” La peur d’être envoyé au front sans formation figure dans le top 5 des principales craintes liées à la mobilisation », rapporte la sociologue Anna Colin Lebedev mercredi 30 octobre %).
Selon une autre étude citée, 82 % des Ukrainiens approuvent la mobilisation mais pensent qu’elle devrait être plus juste, mais 29 % pensent que la société est compréhensive envers ceux qui fuient la mobilisation. ” Il faut absolument prendre en compte les conditions d’acceptabilité sociale et politique d’une décision difficile comme la mobilisation, avant de conseiller à l’Ukraine de faire ceci ou cela.ajoute-t-il. Comprendre ses valeurs, ses exigences, sa légitimité. Comprendre comment nous nous engageons en Ukraine. La vision du soldat « unité interchangeable » est très mauvaise.. »
Autre facteur qui ne contribue pas à remonter le moral des soldats : la durée de leur engagement militaire. Début 2023, le journal rapporte en outre Le mondeune clause sur la libération des soldats après trois ans de service a été incluse dans un projet de loi de mobilisation adopté en avril. Mais à la veille du vote, l’état-major s’est opposé à cette mesure très attendue, compte tenu de l’intensité des affrontements, repoussant le problème à plus tard.
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