ils racontent leur lutte pour consulter un spécialiste

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l’essentiel
De plus en plus d’Occitans doivent parcourir des centaines de kilomètres pour obtenir un rendez-vous médical. Une situation qu’ils ont beaucoup de mal à accepter.

« 250 km pour des douleurs dentaires… » Benoît habite en Corrèze et pour obtenir un rendez-vous chez le dentiste, il doit parcourir les kilomètres jusqu’à Toulouse. « Dans le département, aucun praticien n’acceptait de nouveaux patients », regrette-t-il. Le problème des déserts médicaux n’est pas nouveau… Dans certaines zones de la région Occitanie, il est devenu très difficile, voire impossible, de se faire soigner. À tel point que certaines personnes n’ont d’autre choix que de parcourir des centaines de kilomètres pour avoir un rendez-vous médical.

« Le centre médical nous a orienté aux urgences pour une bronchite »

C’est le cas d’Anne*, 48 ans, installée à Auch dans le Gers depuis neuf mois avec sa famille. À son arrivée de la région lyonnaise, elle ne s’attendait pas à se retrouver dans une telle situation. La famille n’a pas pu obtenir un seul rendez-vous médical depuis neuf mois. « Tous les médecins traitants partent à la retraite et ne prennent plus de nouveaux patients », explique-t-elle. « Lorsque mon fils de 16 ans est tombé malade, le centre médical nous a orienté vers les urgences pour une bronchite. » Cette mère est complètement incompréhensible. “Je devais me rendre à 1 heure de Pibrac (Haute-Garonne) pour avoir rendez-vous chez le dentiste”, ajoute-t-elle. Abasourdie par cette situation, elle a contacté l’ARS qui l’a « redirigée vers le service Voyageurs », à sa grande surprise.

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Même constat pour Sabrina, habitante de Garrevaques dans le Tarn : « Aucun médecin traitant n’accepte de nouveaux patients sur la commune de Revel ». Sa famille doit se résoudre à parcourir 100 km aller-retour « jusqu’au centre-ville de Toulouse » pour avoir un rendez-vous médical. «C’est une aberration», déplore-t-elle. Pire encore à Montbeton dans le Tarn-et-Garonne où le village n’a plus de médecin depuis six ans, Sonia a dû, elle aussi, se rendre à Toulouse afin d’avoir une consultation chez un dermatologue, « même à Montauban c » c’était presque impossible d’obtenir une consultation.

« 3 heures de route pour un rendez-vous chez le dentiste »

La région Occitanie est durement touchée par la désertification médicale et certains patients parcourent des distances incroyables. C’est le cas d’Arnaud, habitant de Maxou dans le Lot. Dans ce petit village de quelques centaines d’âmes, il est “impossible d’obtenir un rendez-vous chez un dentiste une fois le précédent retraité”. Pour un rendez-vous, l’homme nous a indiqué qu’il devait se rendre à Quint-Fonsegrives (Haute Garonne) « à 3 heures de route et plus de 250 km aller-retour ». Comme beaucoup, il dénonce le coût de ce transport et dénonce « une honte pour un pays comme la France ».

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Un autre Arnaud, à Albi dans le Tarn, rencontre les mêmes problématiques : « Nous recherchions un ORL pour notre fille d’un an. Aucune possibilité à Albi… Nous avons dû partir plusieurs mois à Castres avant de finalement retrouver Albi. Mais ce fut un bonheur de courte durée pour ce Tarnais, « le médecin trouvé dans notre commune a pris sa retraite et pour continuer le suivi, il faut maintenant se rendre à Toulouse ». Une situation compliquée à vivre avec un bébé pour ce jeune papa : “Il y a un sentiment de ne pas pouvoir faire au mieux pour son bébé”, déplore-t-il avant de dénoncer une situation grotesque : “Devoir faire presque une heure de route pour un consultation pour un bébé d’un an, c’est difficile à comprendre… Surtout quand on habite dans une ville qui est une préfecture.

*Le prénom a été modifié

 
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