Le Hezbollah libanais a annoncé mardi avoir élu son numéro deux, Naïm Qassem, à la tête de la formation pro-iranienne en guerre contre Israël, plus d’un mois après la mort de son chef Hassan Nasrallah dans une frappe israélienne.
Le Conseil de la Choura, l’organe directeur du Hezbollah, “a convenu d’élire Cheikh Naïm Qassem, 71 ans, secrétaire général du Hezbollah”, a annoncé le mouvement islamiste chiite dans un communiqué.
Peu après l’annonce, le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a qualifié cette nomination de « temporaire » sur le réseau X, affirmant qu’il « ne l’avait pas eu longtemps ». « Le compte à rebours a commencé », a-t-il ajouté dans un autre message en hébreu.
Selon une Source proche du Hezbollah, Naïm Qassem a été élu il y a deux jours mais l’annonce n’a été faite que mardi.
« Gardez la flamme vivante jusqu’à la victoire »
Le Conseil de la Choura rassemble désormais cinq membres, dont Naïm Qassem, après la mort de deux d’entre eux dans des frappes israéliennes : Hassan Nasrallah et son successeur attendu, Hachem Safieddine, a indiqué à l’AFP cette Source qui a requis l’anonymat.
« Naïm Qassem assurera le poste de secrétaire général jusqu’à la fin de la guerre. A ce moment-là, un nouveau conseil de la Choura sera élu”, a ajouté cette Source.
Dans son communiqué, le Hezbollah « s’engage à entretenir la flamme de la résistance (…) jusqu’à la victoire ».
Hassan Nasrallah a été tué le 27 septembre lors d’une puissante frappe israélienne contre la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah.
Hachem Safieddine, un cousin de Nasrallah, a été tué lors d’une autre frappe israélienne début octobre. Sa mort a été confirmée le 23 octobre. Plusieurs autres dirigeants, notamment des chefs militaires, ont été tués par Israël ces dernières semaines.
Naïm Qassem a été l’un des fondateurs du Hezbollah en 1982, créé à l’instigation de l’Iran au lendemain de l’invasion israélienne du Liban.
Loin des affaires militaires
C’est en 1991 qu’il devient secrétaire général adjoint du mouvement, dont Hassan Nasrallah prend les rênes un an plus tard.
Depuis la mort de Nasrallah, il est apparu dans trois discours préenregistrés diffusés par la chaîne du Hezbollah, al-Manar.
Il a ensuite assuré qu’il n’y avait pas de vide à la tête de la puissante formation et que celle-ci continuait de fonctionner malgré les tentatives israéliennes de la décapiter.
Loin des affaires militaires, il gérait des dossiers politiques et des dossiers parlementaires et gouvernementaux, a indiqué à l’AFP une Source proche de lui.
Après un an d’échanges de tirs entre le Hezbollah et Israël, l’armée israélienne a lancé le 23 septembre une campagne de frappes aériennes massives au Liban, visant notamment les bastions du Hezbollah.
Depuis, plus de 1.700 personnes ont été tuées, selon un décompte de l’AFP basé sur les données du ministère libanais de la Santé.
Le « signe de résilience » du Hezbollah
Israël affirme vouloir mettre fin aux tirs visant son territoire et permettre aux habitants de rentrer chez eux, tandis que le Hezbollah continue de revendiquer des attaques quotidiennes contre le nord d’Israël, frontalier du sud du Liban.
Lors de son dernier discours, le 15 octobre, Naïm Qassem avait déclaré aux Israéliens que « la solution » qui permettrait aux habitants du nord d’Israël de rentrer chez eux était « un cessez-le-feu », menaçant, à défaut, de frapper « partout » en Israël.
Dans un communiqué, le Hamas a salué mardi l’élection de Naïm Qassem, affirmant y voir “un signe de la résilience” du Hezbollah.
“Nous réitérons notre soutien à la nouvelle direction du Hezbollah”, a ajouté le Hamas.
C’est pour soutenir le mouvement islamiste palestinien que le Hezbollah a ouvert le front libanais contre Israël, au lendemain de l’attaque sur le sol israélien menée le 7 octobre 2023 par le Hamas, qui a déclenché la guerre à Gaza.
(AFP)