Consternation ce mardi 29 octobre au petit matin après un départ d’incendie, probablement d’origine criminelle, qui a touché la mosquée Assounna, rue Victorine-Autier, dans le quartier Sud-Est d’Amiens. Une ou plusieurs personnes ont placé plusieurs morceaux de tapis qui se trouvaient à proximité devant l’édifice religieux avant d’y mettre le feu. Les flammes ont gravement endommagé l’une des portes arrière en PVC, qui a fondu.
Heureusement, l’incendie ne s’est pas propagé au reste de la mosquée mais les dégâts sont visibles et l’émotion considérable parmi les fidèles et les habitants en général. ” Ce sont des gens qui allaient accomplir la prière de l’aube (salat fajr) qui ont senti une odeur de brûléconfie Bilel Furtado, vice-président de l’association religieuse qui gère la mosquée. Ils ont regardé autour du bâtiment et ont découvert qu’un incendie s’était déclaré. Ils ont trouvé des allumettes et des allume-feu à proximité, ce qui ne laisse aucun doute sur le caractère volontaire de cet acte.. »
Déposer une plainte
L’association a immédiatement porté plainte ; elle a également été contactée par le directeur de cabinet du préfet de la Somme, à la demande de ce dernier, Rollon, Mouchel-Blaisot, pour « condamner cet acte et apporter le soutien de l’État « . Concernant la protection des lieux de culte, pendant les périodes de fêtes religieuses, la police effectue des patrouilles dynamiques à proximité des bureaux, nous indique la préfecture.
Une enquête policière est en cours. A ce stade, les motivations du ou des auteurs sont inconnues. Il n’y avait aucune inscription ni étiquette, sachant que le bâtiment n’est pas équipé de caméras de surveillance. Une chose est sûre, cet acte intervient dans un contexte tendu pour les musulmans de France.
Une hausse des actes islamophobes en France
Le 24 octobre, l’Agence européenne des droits fondamentaux (FRA) a publié un rapport alarmant sur l’islamophobie dans 13 pays de l’Union européenne (UE). En France, 39 % des musulmans interrogés déclarent en avoir déjà été victimes. La mosquée Assounna d’Amiens accueille une trentaine de fidèles par jour autour de l’imam Abdelouafi Lasmak, également professeur de technologie au collège de Saint-Riquier. L’association organise régulièrement des événements festifs ouverts à tous. Notamment une grande foire pour toutes les familles du quartier à la fin du Ramadan ou encore des distributions de repas, rappelle Mohamed Rahhali, l’ancien président, consterné par cet acte.
L’Association religieuse et culturelle musulmane (AMCC) a réagi dans la journée : « L’AMCC et l’ensemble de ses adeptes condamnent dans les termes les plus fermes cet acte qui suscite inquiétude et incompréhension dans cette communauté amiénoise. Il s’agit d’une atteinte à l’intégrité physique des citoyens et de leur lieu de culte, une atteinte à une religion et aux personnes qui la pratiquent. Nous espérons que les auteurs seront traduits en justice. »