La veille, le Parlement israélien a adopté une loi interdisant les activités de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), soulevant un tollé international au moment où la guerre fait rage dans le territoire assiégé, mais aussi au Liban où Israël combat le Hezbollah. un allié du Hamas.
Dans la bande de Gaza, la Défense civile a annoncé qu’une frappe israélienne contre un immeuble familial de cinq étages à Beit Lahia avait tué 93 personnes pendant la nuit et qu’une quarantaine de personnes se trouveraient encore sous les décombres.
Interrogée par l’AFP, l’armée israélienne a indiqué qu’elle étudiait ces informations.
Un journaliste de l’AFP a vu plusieurs corps enveloppés dans des draps ou des couvertures blanches, retirés des décombres par des proches. Les familles endeuillées ont assisté aux enterrements de plusieurs victimes, tandis que les sauveteurs fouillaient les ruines.
Les restes de 15 personnes ont été transportés à l’hôpital Kamal Adwan, a indiqué à l’AFP son directeur, Houssam Abou Safia, précisant que 35 blessés, pour la plupart des enfants, étaient soignés à l’hôpital.
« Nous continuons à recevoir des martyrs et des blessés », a-t-il poursuivi, « il ne reste plus rien à l’hôpital Kamal Adwan, à part de quoi prodiguer les premiers soins, maintenant que l’armée a arrêté notre équipe médicale.
« La plupart des victimes sont des femmes et des enfants. Les gens tentent de secourir les blessés, mais il n’y a pas d’hôpitaux ni de soins médicaux adéquats”, a déclaré à l’AFP Rabie al-Chandagly, un homme de 30 ans.
L’armée israélienne mène depuis le 6 octobre une offensive dans le nord de Gaza, affirmant vouloir empêcher les combattants du Hamas de s’y regrouper.
Elle a affirmé mardi avoir tué « une quarantaine de terroristes » dans le secteur de Jabalia et annoncé la mort de quatre soldats dans le nord de Gaza.
Des bombardements aériens ont également visé le centre du territoire et Rafah, au sud, selon l’armée.
« Des conséquences dévastatrices »
La guerre a été déclenchée par l’attaque sans précédent menée le 7 octobre 2023 par le Hamas contre Israël, qui a fait 1.206 morts, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles israéliennes, dont des otages tués ou morts en captivité. .
En représailles, Israël a promis d’anéantir le mouvement palestinien au pouvoir à Gaza depuis 2007 et a lancé une offensive qui a tué au moins 43 061 Palestiniens, pour la plupart des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement Hamas. jugé fiable par l’ONU.
Malgré l’opposition des Etats-Unis et un avertissement du Conseil de sécurité de l’ONU, le Parlement israélien a adopté lundi à une écrasante majorité un texte qui interdit “les activités de l’UNRWA sur le territoire israélien”, y compris à Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël.
Un deuxième texte interdit aux responsables israéliens de travailler avec l’UNRWA et ses employés, ce qui devrait perturber considérablement les activités de l’agence, considérée comme la « colonne vertébrale » de l’aide humanitaire à Gaza.
Israël contrôle strictement toute entrée d’aide internationale à Gaza, vitale pour les 2,4 millions d’habitants du territoire.
Plusieurs capitales européennes ont dénoncé cette interdiction, tout comme l’ONU et l’Organisation mondiale de la santé.
Israël a accusé des employés de l’UNRWA d’avoir participé au massacre perpétré sur son sol par le mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023.
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a déclaré craindre des « conséquences dévastatrices » pour les Palestiniens si les deux lois étaient appliquées.
Incursion en profondeur
Depuis plus d’un mois, la guerre s’est étendue au Liban où Israël mène depuis le 23 septembre une campagne de frappes aériennes contre le Hezbollah, parallèlement à une offensive terrestre lancée le 30 septembre dans le sud du pays.
Les chars israéliens ont pénétré mardi à six kilomètres de la frontière, près du village de Khiam, leur plus profonde incursion en territoire libanais depuis le début de la guerre, selon l’agence de presse libanaise Ani.
L’armée de l’air a également bombardé le sud du Liban, après des frappes la veille sur la ville côtière de Tyr et l’est du pays, qui ont fait des dizaines de morts.
Dans le nord d’Israël, des roquettes tirées depuis le Liban ont fait un mort, selon les services d’urgence.
L’armée israélienne dit vouloir neutraliser le Hezbollah au sud du Liban pour permettre le retour vers le nord d’Israël de 60 000 habitants déplacés par les tirs de roquettes incessants depuis le début de la guerre à Gaza.
Plus de 1.700 personnes ont été tuées depuis le 23 septembre au Liban, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles.
Après la mort de son leader Hassan Nasrallah, tué dans une frappe israélienne le 27 septembre, le mouvement islamiste chiite a annoncé mardi avoir élu son numéro deux, Naïm Qassem, à sa tête.
Après des mois de blocage, Israël a annoncé lundi avoir discuté avec les négociateurs étrangers réunis au Qatar d’un nouveau cadre de négociations sur la libération des otages détenus à Gaza.
Sur les 251 personnes enlevées lors de l’attaque du Hamas, 97 restent otages à Gaza, dont 34 ont été déclarées mortes par l’armée israélienne.
Le chef du Mossad et des renseignements étrangers israéliens, David Barnea, a rencontré le chef de la CIA Bill Burns et le Premier ministre qatari pour discuter de ce « nouveau cadre », selon le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui a déclaré que les discussions « se poursuivraient dans les prochains jours entre les médiateurs et le Hamas.