Avec une équipe de huit comédiens et danseurs à l’énergie débordante, la réalisatrice Julie Berès explore le sens de la masculinité dans l’ère post-#Metoo. Il offre un touchant témoignage de sincérité sous une forme théâtrale exaltante. « Comment être un bon gars aujourd’hui ? « . Pour répondre à cette question, Julie Berès a créé un spectacle puissant sur la masculinité, qui raconte l’histoire de jeunes hommes qui se construisent et se débattent avec leur héritage. Sur scène, huit incroyables interprètes, tous issus d’horizons différents, s’adressent au public, exhibant les stéréotypes pour mieux les démanteler. L’espace de la parole, qui n’altère aucune thématique (dragon, couple, paternité…), laisse également place aux corps. Les artistes dansent le hip-hop comme si c’était leur vie. On sort de ce spectacle, agréable et joyeux, plein de foi en la jeunesse.
Julie Berès
Dans le paysage théâtral français, Julie Berès a la particularité de traduire sur scène les contours d’un « espace mental », loin de toute forme de naturalisme, et de concevoir chaque spectacle comme un « voyage onirique » dans lequel des éléments de réalité et de poésie l’imagination cohabite. Les images scéniques issues de l’écriture scénique polyphonique (textes, sons et musiques, vidéos, décors transformables) construisent une intrigue dramaturgique, qu’il serait trop simpliste de qualifier de théâtre visuel. La notion de « théâtre suggestif » semble plus précise. Il s’agit en fait de faire jouer la perception du spectateur, créant un environnement propice à la rêverie comme à la réflexion. Née en 1972, Julie Berès a passé une grande partie de son enfance en Afrique. Lorsqu’il arrive en France, à l’âge de 18 ans, c’est avec l’intention de poursuivre ses études de philosophie. Mais le Festival d’Avignon, où ses parents l’emmenaient chaque été, et la rencontre avec Ariane Mnouchkine, lors d’un stage sur les masques au Théâtre du Soleil, en ont décidé autrement. En 1997, il entre au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris. Avec Poudre!, qu’elle crée en 2001, Julie Berès fonde sa compagnie Les Cambrioleurs. Dès ce premier show, le ton est donné ! Le Théâtre National de Chaillot réalise ses premières créations de 2001 à 2004. Elle est ensuite artiste associée au Quartz de Brest de 2006 à 2010 et également en compagnie au Théâtre Romain Rolland de Villejuif. Par la suite l’Espace des Arts de Chalon-sur-Saône et le MC2 Grenoble accueillent ses productions. Elle a été artiste associée de 2013 à 2015 au Centre Dramatique National Normandie Comédie de Caen. Depuis septembre 2021, et à l’invitation de Maëlle Poésy, Julie Berès est artiste associée au projet Théâtre Dijon Bourgogne – CDN.
Les voleurs bretons
Désireuse d’expérimenter une forme originale d’écriture scénique, elle invite plusieurs artistes de disciplines différentes à participer à un atelier commun. En juillet 2001, une quinzaine d’entre eux se sont retrouvés en Bourgogne pendant un mois. Ariel Goldenberg, tout juste nommé directeur du Théâtre National de Chaillot, connaît déjà Julie Berès comme comédienne. Il prévoit de s’arrêter en chemin au Festival du Film d’Avignon pour découvrir ce nouveau work in progress. Conquis, il décide de programmer Poudre !, le premier spectacle de Julie Berès, à l’automne pendant trois semaines à Chaillot. Le Théâtre de la Manufacture – Centre National d’Art Dramatique de Nancy, dirigé par Charles Tordjman, et la Grande Halle de La Villette se joignent à la production. Saluées par un bon accueil du public et de la critique, les premières représentations de Poudre ! permettra de sceller un partenariat fidèle et précieux entre la compagnie de Julie Berès et le directeur du Théâtre National de Chaillot. Julie Berès décide de fonder la compagnie Les Cambrioleurs à Brest. Cette association et la structure administrative de la compagnie lui permettent également de développer toute une série d’activités artistiques et pédagogiques sur le territoire breton. De 2008 à aujourd’hui, les spectacles de la compagnie Les Cambrioleurs connaissent une diffusion sans cesse croissante.
Mardi 5 novembre à 20h30 et mercredi 6 novembre à 19h, au Carré du Théâtre de l’Archipel. Entrée : de 10 à 28 euros. Renseignements et réservations au 04 68 62 62 00.