où en est-on de la lutte contre les violences conjugales en Eure-et-Loir ? – .

où en est-on de la lutte contre les violences conjugales en Eure-et-Loir ? – .
où en est-on de la lutte contre les violences conjugales en Eure-et-Loir ? – .

Le 25 mai 2023, une femme de 36 ans et ses deux enfants ont été poignardés à mort. Son ex-mari a été arrêté deux jours plus tard puis emprisonné. Un an plus tard, où en est l’enquête ? Qu’est-ce qui a changé dans la lutte contre les violences domestiques et intrafamiliales ?

Calme et sérénité règnent rue Hoche, dans ce quartier pavillonnaire tranquille au sud de Dreux. La maison du numéro 86 de la rue n’est qu’une maison fermée, vide de ses occupants comme toute autre maison à vendre.

Les fleurs qui avaient été déposées en mai 2023 sur le portail, le linge qui séchait sur la terrasse et les jouets des enfants ont disparu. Pourtant, les noms de Cagla, Sélina et Ata restent, à jamais, gravés dans l’histoire de Dreux, la mémoire des Rochelais et plus généralement de tous les Drouais.

Des bouquets de fleurs accrochés aux grilles du 86 rue Hoche témoignent de l’émotion

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Cagla avait 36 ​​ans, Sélina 13 ans et Ata 18 mois lorsque leurs vies leur ont été violemment arrachées, dans la nuit du 25 mai 2023. Dreux venait de vivre un féminicide doublé de deux meurtres d’enfants. La mère était séparée du père de ses enfants. Elle vivait dans la maison familiale avec ses deux enfants mais parlait d’un sentiment constant de peur. Son ex-mari, âgé de 46 ans, avait déjà été condamné à quatre mois de prison pour violences conjugales.

Mais dès sa libération, il poursuit son ex-femme avec méfiance, jalousie et menaces. Le matin même du meurtre, un mécanicien avait rendez-vous avec Cagla pour retirer le traceur placé sous la voiture de la jeune femme. La veille de son décès, elle était encore au commissariat pour porter plainte suite au vol de papiers et de bijoux dans sa maison sans qu’il y ait eu d’effraction : elle était persuadée qu’il avait gardé les clés de la maison même après sa condamnation et les mesures d’éloignement.
Lors de la marche blanche du 6 juin 2023, qui a rassemblé une centaine de Drouais en hommage aux victimes, les larmes ont combattu avec la colère : “Si les autorités avaient tout fait pour la protéger, Cagla serait toujours là, avec ses enfants”, murmura un ami proche de la mère.

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Le point sur l’enquête

Un an après ce triple homicide, l’heure est au bilan de la procédure judiciaire et à l’état de la lutte contre les violences conjugales dans le département d’Eure-et-Loir.
Arrêté le 27 mai 2023, après deux jours de cavale, l’ex-mari et père des victimes est toujours incarcéré. Lors de sa garde à vue, puis de sa présentation devant le juge, il a contesté les faits.

« Il faut rappeler qu’il reste présumé innocent. Mais l’enquête avance bien. Sa dernière audience devant le juge d’instruction remonte au 2 avril. C’est un dossier lourd qui compte déjà 2.632 audiences. [pièces]. Des évaluations psychiatriques sont en cours. Il y a des auditions sur les faits mais aussi sur la personnalité des membres de la famille »

Frédéric Chevallier (Procureur de Chartres)

Si le procureur déplore qu’« empêcher toute action est pratiquement illusoire » et « c’est un problème de société et pas seulement de justice », il insiste aussi sur les avancées dans la lutte contre les violences conjugales dans l’Eure-et-Loris ?

Quels sont les dispositifs de protection ?

  • Téléphone grand danger (TGD)

Il comprend un bouton d’appel d’urgence préprogrammé. Si une victime se sent en danger, elle peut contacter un service de téléassistance 24h/24 et 7j/7 qui pourra déclencher l’intervention de la police ou de la gendarmerie via un canal spécifique.

En 2023, le parquet a mis à disposition vingt téléphones à grand danger (TGD), contre huit en 2022. Au cours de l’année, onze femmes en ont bénéficié : « Je les délivre en fonction des situations dangereuses qui me sont présentées, notamment par les Association France Victimes.

  • Bracelets anti-rapprochement (BAR)

Il existe également des bracelets anti-rapprochement (ARB), un dispositif de surveillance électronique qui permet de géolocaliser une personne à protéger et un auteur réel ou présumé de violences conjugales.

Pour ce système, c’est le juge qui décide, soit avant une condamnation dans le cadre d’un contrôle judiciaire, soit après, comme obligation ou alternative associée à une peine : « Nous en avons huit aujourd’hui, contre trois en 2022. »

Elles permettent au juge aux affaires familiales d’assurer en urgence la protection des victimes de violences conjugales :

« La demande doit être présentée au juge par les parties, par l’intermédiaire de leurs avocats. La victime doit donc déjà être informée de cette possibilité mais aussi être prête à en faire la demande. »

Frédéric Chevallier (Procureur de Chartres)

Quelques chiffres

Frédéric Chevallier, procureur de la République, et Stéphanie Krétowicz, présidente du tribunal judiciaire
« Entre 2020 et 2023, nous avons augmenté de 40 % le nombre de gardes à vue pour violences conjugales. Ils représentent entre un quart et un tiers du total des gardes à vue. 42% de ces gardes à vue ont été déférées immédiatement après. Cela représente 256 déferrages en 2023, soit un par jour ouvrable. »

vide (vide)

Le procureur de Chartres insiste également sur un chiffre : « Le taux de récidive après condamnation est de 8 %. C’est assez faible même si c’est encore trop. »

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Enquêteurs sociaux dans les commissariats

Autre avancée notable soulignée par le procureur : l’arrivée d’enquêteurs sociaux aux commissariats de Chartres et de Dreux. Ce dispositif, cofinancé par la préfecture d’Eure-et-Loir et le Département, était déjà appliqué dans les quatre compagnies de gendarmerie d’Eure-et-Loir et avait démontré son efficacité : « Ils permettent aux enquêteurs, après la plainte, de trouver des solutions également en dehors du système judiciaire.»

Le triple meurtre de la rue Hoche, à Dreux, a aussi poussé la préfecture à aller plus loin dans la lutte contre les violences conjugales

. Des réunions régulières sous l’autorité du préfet et du procureur rassemblent tous les acteurs locaux impliqués dans cette lutte.

Ces réunions se déroulent dans les différents quartiers pour être au plus près du terrain. Les sous-préfets les organisent en lien avec la déléguée aux droits des femmes, Mathilde Haulon.

Des rencontres pour échanger, certes, mais d’où émergent aussi des actions concrètes. Outre les mesures évoquées par Frédéric Chevallier et qui concernent les policiers et les magistrats, la préfecture d’Eure-et-Loir veille également à l’environnement des victimes.

Plus de places d’hébergement d’urgence

Un effort a été fait sur les questions de logement : « Sur l’ensemble du département, en 2023, treize places supplémentaires ont été ouvertes pour les femmes victimes de violences. Cela porte le nombre de places disponibles à soixante-trois.

A Dreux et Chartres, le Gip Relais Logement et le Bercail sont en première ligne pour accueillir les femmes qui tentent d’échapper aux violences conjugales et participer à l’effort d’identification, d’orientation et d’accompagnement des victimes. Le préfet, Hervé Jonathan, fait état de « onze femmes et neuf enfants qui ont été accompagnés en 2023 dans le cadre de cette convention » signée notamment par la préfecture et le parquet.

Le secret médical n’est plus un obstacle

Le monde de la santé est également étroitement impliqué dans la détection et l’accompagnement des victimes de ces violences. Le secret médical reste essentiel mais il ne constitue plus un obstacle pour alerter les autorités policières ou judiciaires.

Là encore, il existe un accord signé en 2022 et « des actions de sensibilisation des soignants au recours au dépôt de plainte simplifié, à la rédaction d’un certificat médical dans un contexte de violences et au circuit de signalement au juge sont régulièrement menées » .

La protection des femmes victimes nécessite également une indépendance financière. Cela va de « l’aide d’urgence gérée par la Caf et la MSA jusqu’à un simple bon taxi » pour rejoindre un endroit où la victime sera protégée. prime

Un centre d’accueil pour les auteurs de violences conjugales ouvre à Chartres

Dernière mesure très récente : elle concerne les hommes. “Pour lutter contre la récidive et la commission du fait, une antenne de l’association Assoedy qui suit les auteurs de violences conjugales a été créée le 29 avril, en Eure-et-Loir.”

 
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