HQ met fin à la saga de sa ligne haute tension à Saint-Adolphe en plaidant coupable

HQ met fin à la saga de sa ligne haute tension à Saint-Adolphe en plaidant coupable
HQ met fin à la saga de sa ligne haute tension à Saint-Adolphe en plaidant coupable

Hydro-Québec a discrètement mis fin à la saga qui entoure, depuis plus de dix ans, la construction d’une ligne à haute tension qui traverse Saint-Adolphe-d’Howard. L’entreprise publique a plaidé coupable de destruction de milieux naturels et a payé des amendes dépassant les 125 000 dollars, une somme élevée par rapport aux amendes habituelles.

Le mercredi 20 décembre 2023, quelques heures avant le début des vacances de Noël pour plusieurs, le ministère de l’Environnement du Québec a publié à son registre des condamnations une sanction qui passera inaperçue : Hydro-Québec plaide coupable à trois infractions environnementales.

Les manquements reprochés au distributeur, peut-on lire, ont été commis lors de la construction du projet contesté de ligne de transport électrique de 120 kilovolts qui relie désormais Mont-Tremblant à Saint-Sauveur, dans les Laurentides.

Hydro-Québec reconnaît avoir procédé à des remblayages « dans des berges de cours d’eau et dans des milieux humides de type tourbière » entre 2017 et 2019 sans avoir obtenu l’autorisation du ministère de l’Environnement. En février, Hydro-Québec a payé des amendes représentant plus de 125 000 $ et, surtout, a tourné la page d’une saga très médiatisée qui dure depuis onze ans.

Car la construction de cette ligne de transport a suscité une levée de boucliers de la part des citoyens, dont les résidents de la municipalité de Saint-Adolphe-d’Howard. À plusieurs reprises, des personnalités publiques ont fait écho aux préoccupations des citoyens, notamment Guy A. Lepage, Claude Meunier, Lisette Lapointe et Emmanuel Bilodeau.

De nombreuses violations environnementales ont été constatées au fil des années et plusieurs sanctions ont été répercutées sur le distributeur. En 2019, Québec a produit une ordonnance contre Hydro-Québec dans laquelle il était indiqué que les inspections avaient constaté qu’« à plusieurs reprises, les mesures [environnementales] mis en œuvre ont été […] inadéquat […] pour empêcher le rejet de sédiments dans les zones humides et les plans d’eau.

Les documents déposés dans le cadre des démarches entreprises par le ministère de l’Environnement nous en disent plus sur la surveillance environnementale de l’entreprise publique, a noté Le devoir.

Dans une déclaration assermentée, un chargé de projet de construction d’Hydro-Québec — de 2017 à 2020 — « confirme qu’Hydro-Québec ne dispose d’aucun document faisant état d’un poste budgétaire précis pour les coûts liés aux mesures environnementales survenus lors des travaux relatifs au Projet, ni lors du suivi suite à ces travaux ».

Sarah Perreault était la porte-parole du comité consultatif de Saint-Adolphe-d’Howard lors de cette saga. « Ils attendaient que des problèmes surviennent. Ils n’ont pas anticipé les problèmes, même si les gens d’Hydro-Québec sont très compétents et parfaitement capables d’en prévoir les impacts. Si le responsable de l’environnement de Saint-Adolphe a pu anticiper les impacts, il est certain qu’au sein d’Hydro-Québec, ils ont pu le faire », dit-elle.

Mmoi Perreault questionne également la vigilance du ministère de l’Environnement du Québec. « Comment se fait-il qu’il ait accepté l’étude environnementale d’Hydro-Québec sans plus de détails sur les impacts environnementaux ? C’est un problème dans ce type de fichier. Ils disent : « Nous allons prendre des mesures pour réduire les impacts ». Mais ils ne détaillent pas les mesures. »

La mobilisation des citoyens n’a toutefois pas été vaine, estime-t-elle, précisant qu’Hydro-Québec a dû revoir ses façons de faire pour tous les projets similaires.

Des propos qui ne sont pas sans rappeler ceux de l’ancienne PDG d’Hydro-Québec Sophie Brochu, qui, en 2020, lors de l’étude des crédits budgétaires, reconnaissait que l’entreprise avait « pointé la garnotte » dans ce dossier : « C’était un projet difficile. […] Nous avons appris de grandes leçons sur la manière dont nous envisageons les projets. »

Hydro-Québec admet qu’elle n’a pas obtenu les autorisations nécessaires pour réaliser des travaux dans certaines zones sensibles, mais assure avoir tiré des leçons de ce dossier. Cette saga marque un tournant dans l’approche de l’entreprise d’État. Depuis, des mesures ont été mises en place pour « éviter qu’une telle situation ne se reproduise dans de nouveaux projets », a écrit par courriel Maxence Huard-Lefebvre, porte-parole d’Hydro-Québec.

Par exemple, l’entreprise forme davantage de travailleurs travaillant dans des zones sensibles. Elle impose également aux gestionnaires de sites de réaliser un plan de maîtrise environnementale des milieux naturels. « Ce plan comprend la délimitation de la zone des travaux, les mesures de contrôle et les méthodes de travail qui doivent être approuvées avant les travaux », explique-t-il.

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