« Punition » envers le nouveau président

« Punition » envers le nouveau président
« Punition » envers le nouveau président

(Pékin) La Chine a lancé jeudi des manœuvres militaires autour de Taïwan, une « punition sévère » selon elle trois jours après le discours d’investiture du nouveau président taïwanais Lai Ching-te, qu’elle considère comme un « aveu d’indépendance ».


Publié à 20h12

Mis à jour à 21h13

Katell ABIVEN

Agence France-Presse

Il s’agit d’une « punition sévère pour les actes séparatistes des forces de l’« indépendance de Taiwan » et d’un avertissement sévère contre l’ingérence et la provocation des forces extérieures », selon Li Xi, porte-parole du Commandement du Théâtre de l’Est. de l’armée chinoise, cité par l’agence officielle Chine Nouvelle.

“Les exercices ont lieu dans le détroit de Taiwan, au nord, au sud et à l’est de l’île de Taiwan, ainsi que dans les zones autour des îles de Kinmen, Matsu, Wuqiu et Dongyin”, a indiqué la Chine. News, précisant que les exercices, prévus sur deux jours, avaient débuté à 7h45 (19h45 [heure de l’Est] Mercredi).

Ces manœuvres impliquent l’armée, la marine, l’armée de l’air et les unités de fusées, selon Li Xi.

L’objectif est de « tester les réelles capacités de combat interarmées des forces de commandement », a-t-il également indiqué selon Chine Nouvelle, à travers « des patrouilles de préparation au combat air-mer, la prise de contrôle de l’ensemble du champ de bataille et des frappes de précision sur des cibles clés ».

La Chine a qualifié cette semaine le discours d’investiture du nouveau président taïwanais Lai Ching-te d’« admission de l’indépendance de Taiwan » et l’a menacé de « représailles ».

Taiwan est autonome depuis 1949, lorsque les nationalistes se sont réfugiés sur l’île après leur défaite face aux forces communistes lors de la guerre civile chinoise sur le continent.

Pékin considère l’île démocratiquement gouvernée comme faisant partie de son territoire et n’exclut pas le recours à la force pour la mettre sous son contrôle.

Risque de guerre

M. Lai, que Pékin a qualifié par le passé de « séparatiste dangereux », a prêté serment lundi sur l’île. Il a promis d’y défendre la démocratie face aux menaces chinoises et a appelé la Chine à « mettre fin à ses intimidations politiques et militaires ».

Il a également évoqué directement le risque de guerre après des années de pression croissante de la Chine pour mettre Taiwan sous son contrôle.

Les séparatistes taïwanais « seront mis au pilori et honteux de l’histoire », a commenté mardi le ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi.

“La trahison de Lai Ching-te envers sa nation et ses ancêtres est honteuse”, a ajouté le ministre lors d’une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays de l’Organisation de coopération de Shanghai.

Cette semaine, la Chine a également répondu en sanctionnant une quinzaine d’entreprises américaines pour dénoncer la vente d’armes par les Etats-Unis à Taïwan.

Car si Washington abandonnait la reconnaissance diplomatique de Taipei au profit de Pékin en 1979, le Congrès américain imposait dans le même temps la fourniture d’armes à Taïwan, dans le but affiché de dissuader la Chine de toute volonté expansionniste.

Les précédents exercices militaires chinois à grande échelle autour de Taïwan avaient eu lieu en août 2023, un « avertissement sévère » selon Pékin après une visite de M. Lai, alors vice-président, aux Etats-Unis.

Avant cela, Pékin avait d’ailleurs lancé des manœuvres aux proportions historiques en août 2022 après la visite sur l’île de Nancy Pelosi, alors chef des députés américains.

Un conflit dans le détroit de Taiwan, même si les experts ne le jugent pas imminent, aurait un effet dévastateur sur l’économie mondiale : plus de 50 % des conteneurs transportés dans le monde transitent par ce détroit et l’île produit 70 % des semi-conducteurs. de la planète.

 
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