Moins de chocolats, plus de chips. L’explosion du prix du cacao devrait également se faire sentir cette année lors de la traditionnelle récolte des friandises d’Halloween. Les sachets pour enfants et les citrouilles pourraient contenir moins de tablettes de chocolat – et les tablettes de chocolat en général, car le prix du sucre s’est également envolé, incitant les fabricants à réduire les quantités contenues dans leurs emballages.
« Je sais que les enfants aiment beaucoup le chocolat, mais cette année, il ne faut pas trop compter dessus. Les enfants devront aussi frapper à la porte de plus de foyers – et faire plus d’exercice – pour obtenir le même volume que d’habitude », affirme Sylvain Charlebois, directeur du laboratoire agroalimentaire de l’Université Dalhousie.
Il explique la situation par l’explosion du prix du cacao l’année dernière, qui a augmenté de 119% et atteint un niveau record. Il coûte actuellement 7 700 dollars la tonne, soit le double de ce qu’il coûtait l’année précédente. En cause : des températures et des conditions climatiques défavorables qui ont endommagé les récoltes en Côte d’Ivoire et au Ghana, deux pays d’Afrique de l’Ouest qui représentent près de 60 % de la production mondiale de ce produit gastronomique.
Résultat : les fabricants ont réduit la taille des tablettes de chocolat pour éviter d’augmenter les prix de manière excessive. Ils resteront cependant la dépense la plus lourde dans les budgets des adultes qui souhaitent participer à la distribution de bonbons d’Halloween la semaine prochaine.
Une barre chocolatée pleine grandeur coûte en moyenne 0,90 $. Pour une tablette de chocolat mini, il faut débourser entre 0,15 $ et 0,27 $, calcule M. Charlebois. Si on prend des bonbons Skittles ou de la réglisse, ils coûteront respectivement 0,18$ et 0,14$ par enfant si on se limite à un sac ou un bonbon par personne. Vous pouvez toujours opter pour des Tootsie Rolls, Rockets et autres petites friandises sans chocolat qui coûtent 0,013 $ par gramme, ce qui équivaut à environ 0,065 $ par enfant pour un morceau classique de 5 grammes de Tootsie Roll, par exemple.
« Le budget augmente vite si l’on sait qu’en moyenne les gens s’attendent à accueillir 50 à 75 enfants. Avec la hausse du coût de la vie, on peut prédire qu’ils voudront faire attention à leurs dépenses et risqueront de fermer leur porte d’entrée plus tôt que prévu, le 31 octobre », note Charlebois.
Moins pour le même prix
Et c’est sans parler de la reflation qui frappe durement les bonbons. Face à la hausse du prix du sucre de 24% depuis mai, les entreprises se sont également adaptées pour limiter l’explosion des prix en magasin. Les bonbons sont de plus en plus petits et surtout de moins en moins présents dans les emballages. Un phénomène qui avait déjà été observé l’année dernière et qui perdure.
« Les cartons ont à peu près le même prix, mais contiennent moins de produits : ils nous en donnent 45 au lieu de 50, 90 au lieu de 100. En sachet individuel c’est pareil, au final on se retrouve avec plus d’emballages qu’autre chose. Certains sacs de M&M’s n’en contiennent que deux unités”, souligne Sylvain Charlebois. Ainsi, lorsque l’on calcule le prix au gramme, il dit que l’on constate en réalité une augmentation de 5 à 15 %.
Charlebois estime que les croustilles et autres collations salées seront plus populaires cette année et rempliront rapidement les sacs des petits monstres, même si un petit paquet coûte déjà entre 0,24 $ et 0,29 $ par enfant.