Le vendredi 25 octobre laissera place à l’émotion d’un triste anniversaire. Cinq ans ont passé depuis que la petite Shaïna a été sauvagement assassinée sur les hauteurs de Creil. Cinq ans après ce meurtre, Shaïna est devenue le symbole du calvaire vécu trop souvent par les filles vivant dans les quartiers.
« C’est dommage de dire ça, mais Shaina n’est pas morte pour rien. Ma petite sœur est aujourd’hui à l’origine d’une prise de conscience nationale sur le sort des filles des quartiers, mais pas seulement. Cela existe encore aujourd’hui. Je reçois des appels de ces filles en difficulté qui n’arrivent pas à alerter les autorités. Je ne peux que les inciter à contacter les commissariats, les structures existantes qui, petit à petit, prennent conscience de la situation », a déclaré Yasin Hansye, le frère de Shaïna.
Cinq ans plus tard, le jeune homme est plus que jamais impliqué dans ce combat, même s’il dit aussi « passer à autre chose ». 5 ans se sont écoulés depuis que le drame s’est produit, mais il est toujours très présent dans tous les esprits, aussi bien des habitants creillois que d’une grande partie du territoire national. Au fur et à mesure que l’affaire avançait, les enquêtes, les constats, les procès, le calvaire de la jeune Shaïna émurent la France entière. Il existe aujourd’hui des rapports, des livres, des centaines d’articles de presse, des positions prises par des élus et des actions plus ou moins concrètes. Ses proches sont suffisamment faibles pour croire que Shaïna est aussi à l’origine d’une prise de conscience nationale du calvaire enduré par de nombreuses filles des quartiers.
Une prise de conscience sans doute, des faits certainement, comme la création à Creil du restaurant Carrefour de femmes inauguré il y a à peine une semaine. Vendredi 25 octobre, cela fera cinq ans que le jeune adolescent a été retrouvé en partie brûlé dans un cabanon de jardin notoire sur les hauteurs de Creil. Un jardin de mémoire à la place de la tragédie Aujourd’hui, dans ce lieu terrible, un jardin de mémoire a pris vie. Un jardin où les proches de la petite Shaïna viennent régulièrement se recueillir. Un lieu qu’ils souhaitent ouvrir au public lors de cette matinée de recueillement.
« Il est important pour nous et pour beaucoup de personnes qui nous soutiennent de se souvenir de cette date. Nous serons bien sûr présents à l’inauguration de la plaque au Carrefour des femmes ce vendredi 25 octobre à 11h, mais nous invitons le plus grand nombre à nous rejoindre à 11h45 dans le jardin de la mémoire, pour partager pour nous et pour le élu, cette douleur incommensurable pour la perte de notre Shaïna», souligne Yasin Hansye, le frère aîné de la jeune femme.
Symboliquement, un ruban blanc sera coupé et chacun sera invité à exprimer une douce pensée. « L’idée c’est de ne pas oublier, de ne jamais oublier, mais il faut continuer à construire, à vivre. Quand on voit que la parole se délie, que les lieux s’ouvrent, que les filles parlent. Nous en sommes convaincus et d’où qu’elle soit Shaïna nous transmet cette force”, poursuit le frère aîné. Ainsi, ceux qui souhaitent participer à ce moment de contemplation seront les bienvenus. Toute personne souhaitant apporter une fleur peut également le faire à l’occasion de ce moment profond, le vendredi 25 octobre à 11h au Carrefour de femmes et à 11h45 au jardin de la mémoire, rue de Verdun.