l’essentiel
Augmentation du prix de l’eau en été et baisse en hiver : la tarification saisonnière décidée par Toulouse Métropole s’appliquera à partir du 1er juin. L’objectif : économiser l’eau quand elle vient à manquer.
Une hausse de 42 % du prix de l’eau potable l’été, du 1er juin au 31 octobre, et une baisse de 30 % durant les sept autres mois de l’année : les 800 000 habitants des 37 communes de Toulouse Métropole vont bientôt vivre dans l’ère d’une nouvelle règle, celle de la tarification saisonnière qui vise à inciter aux économies d’eau en été, à l’heure où elle se fait de plus en plus rare avec le réchauffement climatique.
Conséquence : la prochaine facture, qui arrivera pour tout le monde en même temps, début novembre, pourrait bien augmenter si l’usager n’a pas fait d’économies, notamment les gros consommateurs. Et la prochaine, la facture automne-hiver de juin 2025, devrait diminuer.
Ce jeudi 16 mai, les gestionnaires de l’eau potable et de l’assainissement de Toulouse Métropole, respectivement Veolia, représenté par Pierre Ribaute, directeur de l’Eau France, et Suez, par Pierre Pauliac, directeur du pôle Eau, signés avec Jean-Luc Moudenc, président de la Métropole, et Robert Médina, vice-président, un avenant au contrat 2020 qui inclut le tarif saisonnier.
L’occasion pour Jean-Luc Moudenc, chahuté à ce sujet dans la Métropole par son opposition mais aussi les élus socialistes qui gèrent avec lui l’intercommunalité, d’expliquer à nouveau les raisons du changement.
« Déclencheur psychologique »
Face au réchauffement climatique, “il faut agir sans tarder”, “sans ignorer l’été 2024” qui s’annonce difficile, estime Jean-Luc Moudenc, évoquant l’état des réserves. L’élu s’inscrit dans les efforts demandés par l’Etat et les recommandations du conseil économique et social, observe-t-il, en faveur d’une tarification saisonnière. « Cela aurait été choquant si la Métropole n’y participait pas. Nous aurions été accusés d’égoïsme. »
Le maire de Toulouse ne craint pas que la mesure paraisse impopulaire. “Si un consommateur ne change pas ses habitudes, il paiera globalement le même prix que l’année dernière” sur l’ensemble de l’année, répond-il à tous ceux qui jugent la nouvelle tarification “socialement injuste”. Et il mise sur « un déclencheur psychologique » qui, en réduisant la consommation, se traduira aussi par une réduction de la facture. Robert Médina a vanté le prix de l’eau qui, en été, à 4,40 € le m3, reste inférieur au prix moyen de 4,50 €.
L’augmentation au 1er juin se traduira par 12 millions d’euros de revenus supplémentaires. Pierre Trautmann, l’élu chargé des contrats de service public, s’est une nouvelle fois défendu sur ce point en expliquant que cette somme restera entre les mains de la Métropole. Il ne servira qu’en partie à indemniser les délégataires qui, en 2020, ont conclu un contrat sans le paramètre de prix saisonnier.
Le maire a rappelé que la tarification progressive, souhaitée par la gauche et par l’association Eau Secours, et qu’il affirme préférer, passerait par des compteurs individuels alors que la Métropole, du fait du logement collectif, n’en dispose que dans 30 % des logements.
