En Ukraine, 67 000 femmes ont décidé de rejoindre les rangs de l’armée.
Ils représentent désormais 15 % des effectifs, indispensables à l’effort de guerre.
Une équipe du LCI est allée à la rencontre de ces militaires, toujours plus nombreux.
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Guerre en Ukraine : TF1 et LCI sur le terrain
L’Ukraine a adopté en mai une nouvelle loi sur la mobilisation pour enrôler des dizaines de milliers d’hommes, mais son armée reste en déficit par rapport aux troupes russes. Dans ce contexte, de plus en plus de femmes décident de rejoindre ses rangs. Ils sont 67 000 à avoir fait ce choix depuis le début de l’invasion russe et représentent désormais 15 % des effectifs, indispensables à l’effort de guerre.
“Cela aide les hommes de notre unité, les hommes peuvent aller au front et nous protégeons leurs familles ici”, explique dans le reportage en tête de cet article Calypso, 32 ans, engagé depuis avril dans une unité qui assure la défense anti-aérienne dans la région de Kiev. Sa particularité : il est presque entièrement composé de femmes. Lorsqu’elle ne chasse pas les drones, la jeune femme s’entraîne au tir.
« Mon mari a explosé sur une mine »
Olena s’est également impliquée au printemps dernier, mais au sein d’une organisation non gouvernementale. A 44 ans, cette mère est devenue démineuse pour des raisons très personnelles. « Ma motivation est que mon mari a explosé à cause d’une mine. » Aujourd’hui, elle reçoit 1 000 euros par mois, soit environ le double du salaire mensuel moyen en Ukraine. Dans cette ONG, les femmes représentent 30% des effectifs, un chiffre en constante augmentation.
Mais le secteur militaire n’est pas le seul à manquer de candidats. Sur l’ensemble du marché du travail, la main d’œuvre se raréfie alors que, entre autres, le nombre d’hommes mobilisés est estimé à un million. Autre explication : entre 2 et 3 millions de personnes, des hommes, ont quitté le marché du travail par peur d’être mobilisés. Ils restent chez eux où ils travaillent illégalement.
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Pour répondre à la demande, l’Ukraine s’organise. Par exemple, les femmes sont formées à la conduite d’engins de construction dans les lycées professionnels. « Les garçons que nous employons finiront par partir à la guerre, d’une manière ou d’une autre. C’est pourquoi nous formons les filles maintenant. Il y en a pour tous les goûts. » explique une chef d’entreprise associée à l’exploitation, qui lui prête des pelles tandis que la formation garantit sa future main d’œuvre.
« Il y a du travail dans le secteur, les salaires sont attractifs. Pour le moment, nous en avons besoin. explique Svetlana, infirmière depuis 18 ans, qui a décidé de changer de métier. Mais l’argent n’est pas la seule motivation. Nina, 35 ans, mère de trois enfants, profite de son congé maternité pour se former. « Nos femmes prennent les armes pour protéger le pays. C’est pourquoi nous prenons le commandement de ces machines à reconstruire », dit-elle. L’année dernière, en Ukraine, les deux tiers des emplois occupés étaient occupés par des femmes.