A compter du 1er décembre, le tramadol et la codéine ne seront délivrés que sur présentation d’une ordonnance sécurisée. Une manière de limiter les abus de ces deux puissants analgésiques, selon le syndicat des pharmaciens de Haute-Vienne.
Suite aux recommandations émises par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), le tramadol et la codéine, deux analgésiques puissants, ne seront délivrés sous prescription sécurisée qu’à partir du 1er décembre.
La durée maximale de prescription a également été revue. Le tramadol et la codéine ne peuvent plus être prescrits au-delà de trois mois sans nécessiter une nouvelle prescription sécurisée.
1. Que sont le tramadol et la codéine ?
Jusqu’en 2017, la codéine était encore disponible en vente libre, mais au fil du temps, les alertes se sont multipliées. En 2017, tous les médicaments contenant de la codéine étaient soumis à prescription.
Pour le tramadol, le nombre de comprimés et la durée maximale de prescription ont été réduits à partir de 2020. Pour rappel, le tramadol et la codéine sont des opioïdes, c’est-à-dire dont les effets physiologiques sont similaires à ceux de l’opium.
Sur l’échelle des drogues, ils se situent au niveau 2, juste en dessous des stupéfiants et de la morphine. Le tramadol est prescrit pour les douleurs modérées à sévères et la codéine pour le traitement des toux sèches.
2. Quels sont les risques associés à ces médicaments ?
« Le tramadol est particulièrement addictif. Lorsque le patient arrête de le prendre, il y a un véritable effet de sevrage. D’autant plus que lorsqu’on arrête d’en prendre, des douleurs somatiques et neurologiques surviennent. Certaines personnes reprennent alors du tramadol pour soulager ces douleurs”, explique Olivier Teillier, directeur de l’association Addictions France 19 et 87.
«Quand on prend du tramadol, le corps s’habitue et il faut augmenter progressivement les doses. Mais il est aussi important de réduire progressivement les doses jusqu’à l’arrêt complet de la prise », ajoute Nicolas Verguet, co-président du syndicat des pharmaciens de Haute-Vienne.
Pour ces deux professionnels, ces médicaments peuvent devenir la porte d’entrée vers d’autres addictions voire être mélangés à d’autres substances comme l’alcool. « Il faut aussi que les gens comprennent qu’on ne partage pas notre boîte de comprimés. Un tel médicament est prescrit pour le traitement spécifique d’un patient. Les médicaments doivent être utilisés de manière encadrée et dans un cadre thérapeutique », rappelle Nicolas Verguet.
3. Pourquoi sécuriser les ordonnances ?
« Ce sont les médicaments pour lesquels nous avons le plus d’ordonnances contrefaites
. Nous demandons toujours une confirmation au médecin prescripteur», assure le coprésident du syndicat des pharmaciens. Ces médicaments sont ensuite revendus au marché noir.
Une plateforme devrait voir le jour en 2025 pour que les médecins puissent déposer directement leurs ordonnances numériques.
Une personne modifie délibérément des éléments, comme le nom des médicaments, ou encore la date, avant de se rendre en pharmacie pour obtenir les médicaments qu’elle souhaite, même si aucun médecin ne les lui a prescrits.
Limoges : en manque d’héroïne et de cocaïne, il falsifie l’ordonnance de son fils (archives mai 2024)Emilie Montalban
France