S’ils n’ont pas inventé le rugby, les Néo-Zélandais, connus sous le nom des All Blacks, l’ont sublimé. C’est devenu au fil du temps un sport écrit en noir sur fond de douleur pour l’adversaire qui est le plus souvent martyrisé. Ce samedi 17 octobre 2015, dans le cadre de la Coupe du monde, ce fut un bain de sang pour les Bleus, nos Français, et un épilogue désastreux pour le sélectionneur, Philippe Saint-André, à l’image de son mandat.
Le reste après cette annonce
Silvère Beau, envoyée spéciale du JDD au Millennium à Cardiff, écrit : « Le rêve du XV de France s’est transformé en cauchemar. Ce rêve d’un premier titre de champion du monde était bien trop grand pour cette équipe qui n’avait ni l’âme ni les armes pour le maintenir en vie plus longtemps. » En 80 minutes, les Bleus auront concédé plus de points (62) face aux « All Blacks » que la Namibie ou la Géorgie, devenues du coup leurs petites sœurs de misère. Et la démonstration de force des Néo-Zélandais aura aussi peu surpris que l’affichage des faiblesses françaises, criantes, à chaque offensive adverse.
«Dès le coup d’envoitells Silvère Beau, les All Blacks déboulent déjà et déboulent partout sur le terrain. Ils se passent le ballon comme à la récréation, comme un enfant joyeux qui provoque tout et toujours ce qu’il trouve. Soi-disant andropause, l’ouvreur Dan Carter distribue le ballon comme un cadeau. » A la mi-temps, la Nouvelle-Zélande menait 29-13, et la messe était dite. Il restait, pensait-on, au moins à sauver l’honneur, à donner un goût moins amer à la défaite déjà certaine. Hélas, c’était le contraire. Cinq nouveaux essais encaissés, aucun point marqué, 33 encaissés, un carton jaune pour Picamoles, peut-être le moins mauvais des joueurs français. Quelle volée !
Depuis 1991, les Français n’avaient jamais quitté la compétition aussi tôt, essuyant leur plus grosse défaite en Coupe du monde. Cela marque tristement, comme on l’a dit, la fin du règne de l’entraîneur Saint-André qui quitte son poste avec un piètre bilan de 45% de victoires en trois ans. Pour le remplacer, l’ancien manager à succès du Stade Toulousain, Guy Novès, qui aura la lourde responsabilité de redonner forme, panache et confiance à un groupe en jachère.
Depuis 1991, les Français n’avaient jamais quitté la compétition aussi tôt, essuyant leur plus grosse défaite en Coupe du monde.
Plus heureux, Tony Estanguet, nommé avec Bernard Lapasset co-président de la candidature olympique Paris 2024. Le triple médaillé d’or en canoë-kayak évoque dans le JDD l’ambition de diriger les Jeux « propre et responsable ». A Stéphane Joby, il dit : « J’ai toujours voulu m’impliquer dans ce monde et rejoindre le CIO. Je l’ai dans le sang. Cette aventure est le projet de ma vie, je ne veux pas la laisser passer. » Nous savons ce qui se passera ensuite.