Arrivé en France il y a à peine une semaine, Andrei, 32 ans, ne cache pas son soulagement : “Je me sens très bien, car je suis arrivé au pays de la liberté, où je suis en sécurité.”
Originaire de la République de Yakoutie, aux frontières de la Sibérie au nord-est de la Russie, Andrei a reçu sa convocation le 23 septembre 2022. « J’ai tout de suite compris que je servirais de chair à canon, car ils réunissaient tout le monde, sans distinction. »
Quelques jours plus tard, il décide de fuir la Russie pour se rendre au Kazakhstan, pays frontalier où des ONG aident les soldats russes à faire défection. Après deux ans passés dans la crainte d’être arrêté et expulsé, il obtient un visa pour la France, où il demande l’asile sans jamais mettre les pieds en Ukraine.
“Vladimir Poutine est un criminel de guerre”
Contrairement à Alexander, 26 ans, originaire de Norilsk, dans le cercle polaire arctique. « J’ai participé à l’invasion de l’Ukraine avec ma brigade. J’étais principalement dans la région de Zaporizhia. J’ai tenté de m’enfuir à plusieurs reprises : j’étais contre cette guerre.
Aujourd’hui réfugié dans le nord de la France, Alexandre ne mâche pas ses mots contre Vladimir Poutine : «Je pense que c’est un criminel de guerre. Son pouvoir à la tête de la Russie est illégitime. »
Les dossiers de ces six transfuges russes ont été examinés par les autorités françaises afin de s’assurer qu’ils n’avaient pas de sang sur les mains. Les ONG espèrent que c’est le début d’une ouverture vers davantage de transfuges russes en Europe.
