comment la hausse des prix de l’immobilier a creusé les inégalités de richesse

comment la hausse des prix de l’immobilier a creusé les inégalités de richesse
comment la hausse des prix de l’immobilier a creusé les inégalités de richesse

En , « plus on est riche, moins on paie de frais de succession », résumait Oxfam en septembre dernier. En réponse à ce constat, l’ONG réclame une fiscalité plus élevée sur les actifs les plus importants du pays (0,1%). En 2022, un rapport de plusieurs économistes à l’occasion de l’élection présidentielle dénonçait déjà des « dynasties d’héritiers » dont l’héritage était 180 fois supérieur à la moyenne. Enfin, dernière évolution, dans le cadre de la révision du budget 2025, un amendement crée une nouvelle tranche d’imposition pour les successions supérieures à 3,6 millions d’euros, imposées à 49%, contre 45%. taux maximum aujourd’hui.

Sur cette base, la publication de « Revenus et patrimoine des ménages », édition 2024, par l’Insee ce jeudi confirme ce que l’on savait déjà. L’héritage est la première Source d’inégalité. En 2022, en France métropolitaine, la moitié de la population aura un niveau de vie inférieur à 2 028 € par mois, limitant ainsi la transmission d’une richesse importante. En parallèle, « La moitié des ménages détient 92 % de la masse totale de la richesse brute » en France, explique l’Insee.

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Leur patrimoine brut déclaré est supérieur à 177 200 € mais la répartition est encore plus marquée : 30 % de la population déclare moins de 33 200 €, 60 % entre 33 200 € et 716 000 € et 10 % au-dessus de cette somme. Ce patrimoine brut regroupe le montant total du patrimoine détenu par un ménage comprenant ses actifs financiers (comptes épargne, assurance vie, actions…), immobiliers (résidence principale, résidence secondaire, garages…) et professionnels. Une fois les emprunts déduits, on obtient l’actif net, selon la définition de l’Insee.

10% des ménages ont un patrimoine supérieur à 716 000 €

Selon les résultats de l’étude, la richesse augmente avec l’âge jusqu’à environ 50 ans, se stabilise, puis diminue au-delà de 75 ans pour les personnes vivant au domicile. Mais c’est la richesse qui fait la différence.

« Entre 1998 et 2021, le patrimoine brut moyen détenu par les ménages résidant en France métropolitaine a augmenté de 2,5 en euros courants (soit une augmentation moyenne de 4,1 % par an). Cette évolution n’a pas été la même pour tous : le patrimoine brut moyen des 10 % des ménages les moins riches a diminué en moyenne de 2 % par an, tandis que celui des 10 % des ménages les plus patrimoniaux a augmenté de 4 %. % »analyse l’Insee. Le montant transmis est donc inégal, mais le principe même de l’héritage l’est également.

« Trois personnes sur dix ont hérité au cours de leur vie ; ces ménages ont presque deux fois plus de richesse brute que les ménages qui n’ont jamais hérité »écrit l’Insee. Le patrimoine brut moyen des ménages ayant hérité est presque deux fois supérieur à celui de ceux qui n’ont pas reçu d’héritage (442 000 € contre 238 000 €).

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L’immobilier creuse les écarts

« Les riches en revenus sont aussi les riches en richesses »notamment immobilier, souligne Anne Brunner, co-auteure de l’Observatoire des inégalités. Nous sommes riches d’un patrimoine à partir de 531 000 €, soit trois fois le patrimoine médian, selon l’Observatoire. Les riches sont également plus souvent propriétaires et vivent dans un territoire 50 % plus grand que la moyenne des ménages. Résultat, en vingt ans, les inégalités de richesse se sont creusées, principalement à cause de l’immobilier.

Entre 2018 et 2020, un ménage sur dix n’a pas pu accéder au crédit comme il le souhaitait. Soit il s’est fait refuser, soit il s’est autocensuré, à une époque où les taux étaient très bas et les prêts accordés plus facilement par les banques, ce qui n’est plus le cas depuis 2022, malgré une légère reprise. Dans le même temps, la masse du patrimoine immobilier détenu par les ménages a augmenté de 233% (soit +5,4% en moyenne par an) sous les effets de la hausse des prix.

« Cette situation favorable a essentiellement profité aux 70 % des ménages les mieux dotés en patrimoine brut – dont le patrimoine immobilier a été multiplié par 3,1 – mais pas du tout aux ménages les moins dotés, qui possèdent très peu de patrimoine immobilier »détaille l’Insee. La hausse des prix de l’immobilier a accru les inégalités lorsque la transmission les accentue ensuite.

 
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