LL’appréhension est toujours là. Près d’un an après sa blessure à Lisfranc (cou-de-pied), qui l’a privée de terrain pendant plus de trois mois face à Salamanque, l’adversaire de Basket Landes en Euroligue ce jeudi (20h30), Samantha Füehring craint toujours de se blesser. quand elle pose le pied sur le sol. Ce qui n’empêche pas la centre américaine de 27 ans, qui devrait encore bénéficier d’un temps de jeu important en l’absence de Luisa Geiselsöder (raisons personnelles), de rester fidèle à son jeu « agressif ».
Vous avez signé pour une saison l’année dernière, avant de prolonger votre contrat pour cette nouvelle année. Qu’est-ce qui a motivé ce choix ?
Avec Basket Landes, c’est facile. Julie (Barennes, NDLR) est une bonne coach et on avait une bonne équipe l’année dernière. Ce qui m’a vraiment poussé à continuer ici, ce sont les supporters. J’ai été vraiment impressionné la saison dernière. Je me suis dit que si je partais, je ne retrouverais probablement pas ce genre de « fan base ». Et je pense que je joue bien au basket ici. Cela ne veut pas dire que je marque 20 points par match, mais je fais des petites choses qui sont importantes.
«J’ai pleuré parce que j’étais tellement frustré. J’avais l’impression que les blessures ne pouvaient pas me laisser tranquille.
C’est votre deuxième année en France. Comment vous adaptez-vous à la vie française ?
Je n’ai pas appris un mot de français, à part la nourriture (rires) ! Croissants, beignets au chocolat… C’est mon préféré ! Après, la vie française est plutôt sympa. Je suis bien installé ici, je ne suis pas dans un endroit dangereux. J’ai mon chat à la maison. Parfois, les clubs n’acceptent pas les animaux, donc c’est bien.
Comment avez-vous vécu votre première défaite de la saison face à Charnay (72-70) ?
Nous sommes évidemment déçus. Je pense qu’on aurait pu garder notre invincibilité. Nous avons bien sûr devant nous des équipes qui veulent nous battre à cause de notre statut. Nous savions que cela allait arriver. Il faut apprendre à être concentrés dans le troisième quart-temps. A chaque fois, on a 10 ou 15 points d’avance, on revient sur le parquet et on perd le troisième quart-temps. Si nous apprenons à mieux le gérer, cela nous sera bénéfique.
Vous affrontez Salamanque pour cette deuxième journée de l’Euroligue, quel est votre objectif pour ce match ?
Personnellement, je ne me mets pas trop de pression sur l’équipe ni sur moi-même, car il y a beaucoup de très bons clubs en Euroligue. Je ne dis pas que nous ne pouvons pas aller loin, je pense que nous le pouvons, mais je crois que nous pouvons faire un très bon résultat en LFB. Perdre à Charnay est une grosse défaite car je crois que nous sommes capables de remporter le championnat. Contre Salamanque, nous devons mieux jouer et être plus concentrés. Je ne m’attends pas forcément à une victoire. Je veux que nous jouions bien d’abord, et si cela aboutit, tant mieux.
Vous avez été blessé contre cette équipe l’année dernière. Y avez-vous pensé ?
Oui, vraiment (rires) ! Je me dis juste de ne pas faire le même mouvement que l’année dernière quand j’ai été blessé. Je voulais commettre une faute offensive, ce que je n’ai pas eu. Quand je suis revenu en défense, j’ai reculé et mon pied s’est fissuré. Je pense que si je n’essaye pas de commettre une faute offensive, tout ira bien (rires) !
L’année dernière, vous n’avez pas joué beaucoup de matches d’Euroligue à cause de cette blessure, qu’attendez-vous de cette nouvelle campagne européenne ?
Je suis un peu nerveux, car j’ai été blessé à cette époque l’année dernière, le 31 octobre. Et je me suis tordu la cheville contre Besiktas (barrage de qualification à l’Euroligue). Mon pied a immédiatement enflé. Le médecin a dit qu’il pourrait s’agir d’une déchirure ligamentaire. Dans ma chambre ce soir-là, j’ai pleuré tellement j’étais frustrée. J’avais l’impression que les blessures ne pouvaient pas me laisser tranquille. Mais ce n’était pas aussi grave qu’il y paraissait, j’ai pu reprendre l’entraînement trois ou quatre jours plus tard. Ça fait quand même un peu mal, on voit au jour le jour mais ça va. Je suis toujours un peu inquiet quand je vais sur le parquet. J’essaie de ne pas y penser (aux blessures), mais c’est dur.
On dit souvent que c’est quand on pense qu’on pourrait se blesser que ça arrive…
Je ne sais pas, ça me vient juste à l’esprit. Mais j’essaie de me sortir cette idée de la tête, je me dis : « Tu n’arrives pas à penser à ça. » Quand je suis sur le terrain, ça va. Mais si je commence à avoir mal quelque part pendant le match, je me dis : « Oh mon Dieu, j’espère que ça va. » » Et puis j’arrête d’y penser parce que l’adrénaline prend le dessus. Ça me vient parfois, mais je continue de jouer et ça s’en va.
Vous êtes un joueur au jeu « dur », qui se traduit par des contacts. Cela n’augmente-t-il pas le risque de blessure ?
Je pense que je suis dans une position agressive. Je suis toujours impliqué dans des moments agressifs, je ne sais pas si c’est ma faute ou celle de mes adversaires (sourire), mais je prends souvent des coups pendant les matchs…