une grande partie de l’histoire du Titan d’Acadie-Bathurst est révolue

une grande partie de l’histoire du Titan d’Acadie-Bathurst est révolue
une grande partie de l’histoire du Titan d’Acadie-Bathurst est révolue

Une grande partie de l’histoire du Titan d’Acadie-Bathurst s’est éteinte samedi avec le décès de Léo-Guy Morrissette. L’ancien propriétaire est décédé des suites d’une longue maladie à l’âge de 79 ans.

Aux prises avec des problèmes de santé depuis 2015, Léo-Guy Morrissette a œuvré dans la LHJMQ pendant près de trente ans, toujours au sein de l’organisation du Titan.

D’abord comme copropriétaire avec ses frères Carol, Georges, Jean-Claude, Jocelyn, Pierre et Régis, dès la saison 1985-1986. Puis, en 1994, il décide de racheter les actions d’autres membres de la famille pour faire cavalier seul.

Quatre ans plus tard, cependant, il déménage la franchise à Bathurst, où l’équipe remporte la Coupe du Président dès sa première saison.

En mai 2013, Léo-Guy Morrissette vend finalement son club à un consortium de 25 actionnaires.

Son fils Stéphane révèle que son père est décédé samedi vers 21 heures et qu’il s’est battu jusqu’au bout, comme le Léo-Guy Morrissette qu’on a tous connu.

Plusieurs personnes ont évidemment accepté de témoigner de la disparition du haut en couleur du hockeyeur.

D’une part, Sylvain Couturier se souviendra de son ancien patron comme d’un homme de cœur qui, avec son style bien à lui, a su laisser sa marque dans l’histoire de la LHJMQ.

«Léo est avant tout le gars qui m’a permis de revenir dans la LHJMQ après ma carrière de hockeyeur en 2001», raconte l’actuel directeur général des Eagles du Cap-Breton, qui dit avoir été en contact constant avec Stéphane Morrissette lors des derniers jours.

Couturier dit aussi que c’est un coup du sort qui lui a permis de renouer avec l’organisation du Titan au cours de l’été 1998.

« Je magasinais pour une maison dans la région de Montréal et deux ou trois fois je passais devant une maison en me disant continuellement d’appeler l’agent immobilier pour aller visiter. Un jour, je vois qu’il y a du monde dans la cour et je décide d’y aller. Je frappe à la porte et qui vient répondre ? C’est Léo-Guy. C’est lui qui a vendu sa maison pour déménager à Bathurst, où il a déménagé son équipe», confie Couturier.

«Je lui ai alors dit que je jouais en Europe, mais que l’idée était de revenir au Québec après le hockey. Je me souviens aussi de lui avoir dit que je voulais rester associé au hockey et il m’a dit de l’appeler lorsque j’aurais terminé ma carrière de joueur. En 2002, environ un an après avoir raccroché mes patins, j’ai décidé d’envoyer mon curriculum vitae à toutes les équipes de la ligue. Il n’a pas fallu longtemps à Léo pour m’appeler. En plus, le repêchage a eu lieu à Bathurst cet été-là et c’est Léo qui m’a accueilli. J’ai ensuite été embauché comme entraîneur adjoint après avoir rencontré l’entraîneur-chef Réal Paiement. Le reste appartient à l’histoire », note-t-il.

Olivier Labelle, qui a connu une saison de 50 buts et 100 points avec l’équipe en 2005-2006, est toujours reconnaissant envers l’organisation du Titan vingt ans plus tard.

« J’en étais à ma dernière saison junior et mon arrivée avec le Titan a donné un second souffle à ma carrière. Je me souviens que l’équipe m’avait même invité à Chicoutimi où avait lieu le repêchage. C’est l’année où le Titan a sélectionné (Mathieu) Perreault. Même s’ils l’ont volé à mon ancienne équipe à Gatineau. La première chose que Léo-Guy m’a dit après l’échange, c’est qu’il croyait que Petr Pohl et moi allions lui donner 70 buts. Petr 40 et moi 30. Finalement, j’ai obtenu 50 et Petr pas loin de 30. Nous étions d’accord avec lui», révèle Labelle.

« Je n’ai pas eu à parler souvent avec Léo-Guy, car c’était Sylvain qui était le PDG à l’époque. Mais il était toujours là. Rien que par sa présence, on pouvait dire qu’il aimait son équipe et ses joueurs. C’est définitivement une légende du hockey junior. Je suis très reconnaissant d’avoir pu jouer cette saison à Bathurst. D’ailleurs, j’en parle encore régulièrement. C’est un de mes moments forts au hockey», ajoute Labelle, qui est aujourd’hui agent de joueurs au sein de la firme O2K Worldwide MG.

L’actuel directeur général et entraîneur-chef du Titan, Gordie Dwyer, a joué pour le Titan du Collège Français de Laval en 1995-1996.

« C’était mon année de repêchage et Léo est venu me chercher à Hull (Gatineau) pour Donald MacLean. Avec le Titan, même si je n’avais que 17 ans, j’ai joué pour la première fois dans le top 6 en attaque. Mais comme Laval n’avait pas un bon club, j’ai ensuite été échangé à nouveau, cette fois-ci aux Harfangs de Beauport», a mentionné Dwyer, qui avait cependant une bonne anecdote à raconter à propos de Morrissette.

« Je ne faisais pas partie de l’équipe depuis longtemps et je vivais dans une famille en pension dans l’Ouest-de-l’Île. Un jour, après m’être arrêté pour faire le plein d’essence, je me suis retrouvé coincé dans les embouteillages une fois sur l’autoroute. Il m’a fallu plusieurs heures avant de pouvoir arriver à l’arène et bien sûr j’ai raté l’entraînement. Quand j’ai raconté mon histoire à Léo, il m’a dit qu’il avait compris, mais ensuite il m’a donné un billet de 50 piastres et m’a dit : “Tu vas être tanké en partant d’ici, comme ça tu seras sûr d’arriver à c’est l’heure de l’entraînement de demain ». Léo était haut en couleur, mais il avait ce petit côté paternaliste avec tous les joueurs. Il aimait vraiment ses petits gars. Lui et ses frères ont marqué l’histoire de la LHJMQ», dit Dwyer.

Le meilleur buteur de l’histoire du Titan d’Acadie-Bathurst, Thomas Beauregard, garde également de bons souvenirs de l’ancien propriétaire du Titan.

« Il restera toujours une icône du hockey junior », dit-il. La ligue perd un grand pionnier. J’ai joué cinq ans pour Léo-Guy et ce furent les plus belles années de ma vie. Il était tellement fier du Titan et de ses joueurs. Il aurait fait n’importe quoi pour eux.

« Je me souviens de mon premier camp, alors que j’avais seulement 16 ans, les choses allaient bien pour moi et il m’a fait réaliser que j’étais assez jeune pour commencer ma carrière junior. Il me l’a dit d’un ton assez direct. J’avais l’impression qu’il me testait pour voir comment je réagirais. Ceux qui ont déjà parlé avec Leo savent à quel point il peut être direct. J’offre mes plus sincères condoléances à ses enfants, Stéphane et Annie, ainsi qu’à toute la famille. Léo-Guy est sans aucun doute un immortel du hockey junior», conclut Beauregard.

 
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