L’inflation alimentaire reste une préoccupation pour les consommateurs

L’inflation alimentaire reste une préoccupation pour les consommateurs
L’inflation alimentaire reste une préoccupation pour les consommateurs

Les aliments deviennent de plus en plus chers, mais même si l’inflation a ralenti dans les épiceries et les restaurants, une grande majorité des Canadiens interrogés le mois dernier estiment que les prix des aliments ont le plus augmenté dans leur budget. Mirage ou réalité ?

Une étude, la première du genre au Canada, publiée jeudi par le Laboratoire des sciences analytiques agroalimentaires de l’Université Dalhousie à Halifax, s’est penchée, entre autres, sur les perceptions des consommateurs et leurs habitudes alimentaires.

Plus de 84 % des 3 007 Canadiens interrogés dans le cadre de cette enquête estiment que les prix des aliments ont connu la plus forte augmentation au cours de la dernière année. Ce n’est cependant pas la composante qui contribue le plus à l’inflation.

En août, les prix des épiceries ont augmenté de 2,4 % sur un an, selon les données les plus récentes de Statistique Canada. Dans les restaurants, les factures ont augmenté de 3,4% durant la même période.

Avant, avec 100 piastres de provisions, on pouvait en avoir pour trois mois. Aujourd’hui, 100 piastres de courses, tu en as pour trois jours» a déclaré un Montréalais, lors d’un récent vox pop sur le retour du taux d’inflation à l’objectif de 2 % de la Banque du Canada.

Les courses ne diminuent pas vraiment. Cela continue d’augmenter. Je ne pense pas que nous y retournerons malheureusement» a déclaré un autre client.

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Inflation alimentaire surestimée

Pendant la majeure partie de 2024, le taux d’inflation des produits alimentaires était encore inférieur à l’indice des prix à la consommation, qui reflète les variations de prix dans l’ensemble de l’économie canadienne.

Même si la situation s’est grandement améliorée depuis les sommets connus en 2022, alors que les hausses de prix à l’épicerie dépassaient les 10 %, les consommateurs ne s’en rendent peut-être pas compte, souligne Sylvain Charlebois.

On voit vraiment que les gens ont été fortement touchés et laissent leurs sentiments, leurs émotions affecter leurs perceptions.

Une citation de Sylvain Charlebois, directeur du Laboratoire des sciences analytiques agroalimentaires, Université Dalhousie

Résultat : près de 94 % des personnes interrogées déclarent rechercher activement des moyens de mieux gérer leurs dépenses alimentaires, que ce soit avec des réductions, des coupons ou en recherchant les meilleurs prix en ligne.

Méthodologie

L’enquête en ligne a été réalisée à l’aide de la plateforme Caddle auprès de 3 007 adultes canadiens, les 6 et 7 septembre. L’échantillon de l’enquête étant non probabiliste, aucune marge d’erreur ne peut lui être attribuée. À titre de comparaison, un échantillon probabiliste de cette taille présente une marge d’erreur de +/- 1,8 points de pourcentage, 19 fois sur 20.

Le questionnaire s’inspire largement du rapport Informations sur l’alimentation des consommateurs de l’Université Purdue, West Lafayette, Indiana. Caddle est une application de cashback qui permet à ses abonnés de gagner des récompenses en répondant à des sondages.

Près d’un quart des personnes interrogées déclarent fréquenter les magasins moins chers (24,9%) ou abandonner certains achats non essentiels (22%) comme les glaces ou les chips.

Seulement 6,3 % des personnes interrogées déclarent peu ou pas de changement dans leurs habitudes d’achat.

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En général, les consommateurs sont mieux informés et arrivent au supermarché mieux équipés, affirme M. Charlebois. Ils savent à peu près combien ils devraient payer pour leurs carottes, leurs pommes de terre, leur bœuf. Il y a cinq ou six ans, beaucoup de gens ne savaient pas vraiment combien coûtaient le lait et les œufs. Ils n’ont pas trop regardé les prixdit le chercheur.

Son équipe prévoit recueillir les résultats d’un sondage tous les six mois pour mieux comprendre comment les perceptions et les habitudes alimentaires des Canadiens évoluent au fil du temps.

Sylvain Charlebois, directeur du Laboratoire des sciences analytiques agroalimentaires de l’Université Dalhousie.

Photo: Radio-Canada / Marie-Jeanne Boulet

S’adapter aux clients

Si les consommateurs s’adaptent et modifient leurs habitudes d’achat face à l’inflation, ou à leur perception de l’inflation, les détaillants s’adaptent également, en affinant leurs stratégies de vente.

Jacques Nantel, professeur émérite à HEC Montréalais et spécialiste du commerce de détail, souligne que les chaînes d’épiceries tentent d’attirer une clientèle plus sensible aux prix.

Les entreprises se concentrent davantage sur leur bannières en groscomme les magasins Sans fioritures (Loblaw), FraisCo (Sobey’s) et Bases alimentaires (Métro), explique l’expert.

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Une succursale Sobeys de Toronto publie une offre sur sa marque maison de fromage Compliments.

Photo : Radio-Canada / Marjorie April

Les marques maison, telles que le Choix du Président, Compliments, Sélection, Excellent rapport qualité/prix et sans nom, sont aussi populaires, souligne M. Nantel.

Cela va jusqu’à des gestes assez radicaux, comme le lancement d’une bannière anonyme Loblaw et, au Québec, la conversion de tout ce qui restait de Provigo en Maxi.

Une citation de Jacques Nantel, spécialiste du commerce de détail, HEC Montréal

Selon lui, ces changements sont là pour de bon : les géants de l’alimentation diversifient leur portefeuille pour être sur tous les frontsen offrant une concurrence aux magasins à bas prix tout en conservant leurs supermarchés et épiceries haut de gamme traditionnels.

Sylvain Charlebois, de l’Université Dalhousie, est du même avis. De nouveaux joueurs, comme Dollarama et Tigre Géant, font leur effet. La bannière pas de nom (sans nom) existe parce que Loblaw croit que Dollarama est devenu un concurrentdit-il.

 
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