Des médicaments moins « toxiques » pourraient expliquer la baisse des décès liés aux surdoses

Des médicaments moins « toxiques » pourraient expliquer la baisse des décès liés aux surdoses
Des médicaments moins « toxiques » pourraient expliquer la baisse des décès liés aux surdoses

Dans la plus récente édition du rapport provincial sur la consommation de substances, l’Alberta aurait enregistré moins de décès par surdose en 2024 que l’année précédente à la même date. Un facteur pourrait jouer un rôle clé : la toxicité des substances en circulation.

S’il est encore trop tôt pour affirmer que cette hypothèse est la seule cause probable, certains chercheurs estiment qu’elle pourrait expliquer en partie la baisse des décès par surdose observée ici et là en Amérique du Nord.

Nous assistons probablement à un changement de tendance en matière de toxicité des médicamentsexplique Rebecca Haines-Saah, professeure agrégée des sciences de la santé à l’Université de Calgary.

Cela ne s’applique pas seulement à [l’Alberta]cela inclut également des endroits comme la Colombie-Britannique, le Yukon et certains États américains qui ont également connu une baisse de la mortalité liée aux surdoses.ajoute-t-elle.

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La pandémie a eu un effet négatif sur la qualité des drogues illicites, en partie à cause de la fermeture des frontières et de son impact sur les chaînes d’approvisionnement.

Quatre ans plus tard, il est possible que la composition des substances ait changé.

Rebecca Haines-Saah appelle encore à la prudence en matière de statistiques.

Les chiffres sont en baisse, certes, mais il faut savoir que comparativement, 2023 a été la pire année enregistrée en termes de mortalité liée aux surdoses depuis 2016.

Une citation de Rebecca Haines-Saah, professeure agrégée des sciences de la santé à l’Université de Calgary

Ce n’est donc pas une raison de se réjouir, mais c’est un point positif pour les familles qui évitent la perte d’un proche.souligne-t-elle.

Rebecca Haines-Saah, professeure agrégée des sciences de la santé à l’Université de Calgary, affirme qu’elle soutient « une réduction accrue des méfaits et une consommation supervisée, des sites de prévention des surdoses et un approvisionnement sûr ».

Photo : fourni par Rebecca Haines-Saah

Le Modèle albertain

Depuis l’arrivée au pouvoir du gouvernement conservateur en 2019, la province préconise l’adoption d’un modèle axé sur le rétablissement des toxicomanes plutôt que sur la réduction des méfaits et l’approvisionnement en drogues sécuritaires.

Récemment, la province a annoncé que le site d’injection supervisée situé à Red Deer fermerait ses portes au début de l’année prochaine.

Notre gouvernement sait que toute personne souffrant de dépendance peut s’en remettre. C’est pourquoi nous nous concentrons sur le modèle albertain, afin de fournir des soins et des services continus pour sortir les gens de la dépendance et les amener à se rétablir.a indiqué le ministre provincial de la Santé mentale et des Dépendances, Dan Williams.

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Dan Williams est le ministre provincial de la Santé mentale et des Dépendances.

Photo : Radio-Canada / Julien Fournier

L’attaché de presse du ministre, Hunter Baril, a indiqué que les récentes statistiques sur les décès liés aux surdoses suggèrent des résultats encourageants.

Bien que les chiffres aient été mis à jour en mai, le nombre d’incidents mortels est inférieur de 50 % à celui de mai de l’année dernière. Ce déclin constant suscite un optimisme prudentdit-il.

Données préliminaires

Les informations publiées concernant les surdoses mortelles en Alberta sont mises à jour mensuellement sur le site Web de la province.

Comme indiqué sur la page, ces données sont préliminaires et sont sujettes à de fréquentes modifications, puisqu’il faut attendre la confirmation du médecin légiste. Dans certains cas, cette confirmation peut prendre des mois.

Euan Thompson, fondateur de la coalition de réduction des méfaits Each and Every, surveille de près les données depuis 2021. Il affirme que les fluctuations sont fréquentes et considérables.

Les données initialement publiées ont tendance à augmenter jusqu’à 30 % dans les mois qui suivent leur publication.il explique.

Il soutient que la publication précipitée des statistiques est une façon pour le gouvernement de promouvoir le modèle albertain.

Le modèle albertain peut donc être décrit comme une nouvelle image de la guerre contre la drogue.

Une citation de Euan Thompson, fondateur de la coalition de réduction des méfaits Each and Every

Cependant, selon Rebecca Haines-Saah, l’efficacité du programme provincial n’a pas encore été prouvée.

Nous n’avons tout simplement pas les preuves qui pourraient justifier cette causalitéexplique-t-elle.

Avec les informations de Michelle Bellefontaine et Travis McEwan

 
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