pourquoi les tarifs des mutuelles pourraient augmenter de 3%

pourquoi les tarifs des mutuelles pourraient augmenter de 3%
pourquoi les tarifs des mutuelles pourraient augmenter de 3%

« On l’a découvert via la presse, on n’était pas au courant », commence, dégoûté, André-Charles Puech, ddirecteur adjoint des assurances et de la protection financière au sein du groupe Vyv (MGEN, Harmonie Mutuel, etc.). Plus tôt cette semaine, le quotidien Les Echos a annoncé une possible réduction de la prise en charge par l’Assurance Maladie des consultations médicales, passant de 70% à 60% et augmentant, de fait, la part de la consultation prise en charge par les mutuelles. Une nouvelle qui fait grincer des dents les compléments alimentaires.

« Le prix de la consultation passera à 30 euros le 1er novembre. Si on couvre 40% alors cela correspond à 12 euros contre 7,5 euros actuellement, soit presque le double », notes the Mutualité Française.

Budget de la Sécurité sociale : le rapporteur plaide pour une « loi de programmation » pour réduire le déficit

Concrètement, ce transfert de charges devrait coûter aux mutuelles 1,2 milliard d’euros par an, a estimé cette dernière. Une augmentation qui aura forcément des répercussions sur les bénéficiaires. “Cela pourrait constituer une augmentation de l’ordre de 3% de la cotisation”, a calculé A.ndré-Charles Puech. Celles-ci devraient déjà augmenter entre 6 % et 10 % en 2025.

Plutôt 2% à 2,5% estime Thomas Colin, directeur des marchés de produits au complément de santé mixte Malakoff Humanis à l’AFP. ” Est-ce qu’on appliquera 2,5%, non, mais il faudra bien un rattrapage à un moment donné », a-t-il ajouté. Pour le député LFI Hadrien Clouet, vice-président de la commission des Affaires sociales, cette mesure n’est qu’un report du problème avec, in fineune augmentation des cotisations pour les bénéficiaires.

Réduire le déficit de la Sécurité Sociale

Car si le gouvernement mettait en œuvre cette proposition, cela aurait sûrement un impact sur les tarifs 2025 des mutuelles, mais aussi sur ceux de 2026 puisque les tarifs sont souvent déjà fixés à cette période de l’année. Des hausses de cotisations avaient déjà été constatées en 2024 suite au même transfert de charges pour les soins dentaires depuis novembre 2023. Au total, ce changement de tarification avait entraîné un report de 500 millions d’euros par an de l’Assurance Maladie vers l’assurance maladie complémentaire, et une moyenne augmentation de 10% du prix de la complémentaire santé cette année.

Santé : les solutions chocs de Bercy pour alléger certains remboursements

S’il est mis en œuvre, ce transfert de charges permettra de réduire les dépenses de la Sécurité sociale dont le déficit devrait atteindre cette année 16,6 milliards d’euros, bien loin des 10,5 milliards prévus dans la loi de financement de la sécurité sociale. La Sécurité sociale pour 2024. S’il n’est pas maîtrisé, ce dérapage pourrait même atteindre 25 milliards d’euros l’année prochaine.

D’autres transferts de charges pourraient donc être annoncés lors du Projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) et, avec lui, d’autres hausses du prix des mutuelles. Le Sénat a déjà alerté les complémentaires santé sur leurs augmentations de cotisations, dans un rapport publié la semaine dernière, les incitant à réduire leurs frais de gestion.

« Les complémentaires santé ont des coûts de gestion plus élevés que l’Assurance Maladie, même si elles gèrent moins de dépenses de santé »observe l’économiste de la santé Pierre-Yves Geoffard. Le rapport souligne que ces redevances ont augmenté à un rythme deux fois plus élevé que l’inflation entre 2011 et 2022 (+ 33 %).

Déremboursement des médecines alternatives

D’autant que la hausse du prix des complémentaires santé devrait s’accentuer dans les années à venir à mesure que la population vieillit et que le nombre de soins augmente. Pour endiguer cette hausse, plusieurs pistes sont possibles comme la mise en place d’une complémentaire santé ne remboursant que les actes trop coûteux, ou encore une prise en charge moindre de certains actes comme les appareils auditifs.

Des mesures s’adressant particulièrement aux jeunes dont les coûts de santé sont moins élevés. Problème : c’est un cercle vicieux, selon André-Charles Puech, « sSi tous les jeunes prenaient un autre contrat, ils ne cotiseraient plus aux autres mutuelles, ce qui deviendrait de fait plus cher pour le reste de la population.». Une situation qui ne ferait qu’accroître les inégalités.

Seniors : près d’un soignant sur deux reconnaît un impact sur sa santé

Dans leur rapport, les sénateurs se sont plutôt concentrés sur les médecines alternatives telles quel’ostéopathie, la naturopathie ou encore la sophrologie. Ces services ont été multipliés par 5 en huit ans et atteignent désormais le milliard d’euros, alors que leur “L’efficacité n’est pas scientifiquement prouvée”, note le rapport. Cette dernière recommande de rendre ces remboursements facultatifs. Une idée critiquée par les mutuelles qui appellent à s’intéresser à tous les bénéfices des médecines alternatives sur l’état de santé des patients.

L’un des sénateurs, Xavier Iacovelli, plaide également pour une assurance maladie complémentaire solidaire (C2S), dédiée aux seniors aux très faibles ressources, afin que leur contribution soit plus modérée. Un surcoût qui risque d’être difficile à répercuter alors que le gouvernement resserre la vis des dépenses.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

PREV Le médecin légiste qui a pratiqué plus de 20 000 autopsies et qui a fait face à la mort à toutes les étapes de sa vie.
NEXT Pourquoi les Français préfèrent-ils l’or physique à l’or papier ?